Hypoglycémie : comprendre sa cause et reconnaître ses symptômes
Qu'est-ce que l’hypoglycémie ?
L’hypoglycémie : définition complète
L'hypoglycémie peut être définie par un taux de glucose (sucre), trop bas dans le sang. Elle est une concentration de glucose anormalement inférieure à la norme. Pour être plus précis, on parle d’un taux inférieur à 4 mmol/L. En temps normal, le taux de glucose moyen que le corps maintient oscille entre 3,9 et 6,1 mmol/L. À l’inverse, l’hyperglycémie correspond à un taux de glucose dans le sang anormalement élevé, supérieur à 7 mmol/L.
Généralement, les personnes qui subissent un épisode d'hypoglycémie s'en remettent vite. Néanmoins lorsque les épisodes se répètent ou que l'hypoglycémie est plus sévère, il est nécessaire de consulter son médecin et de procéder à un traitement dans les plus brefs délais.
Lorsque l’hypoglycémie touche une personne non-diabétique, il s’agit d’une hypoglycémie organique (HND). Elle se veut plus rare que l'hypoglycémie qui touche les sujets diabétiques et peut être confondue avec un abaissement de la glycémie qui lui arrive plus fréquemment. Le diagnostic d’une HND doit être établi après la confirmation d’un hyperinsulinisme endogène permis par un test de jeûne.
Cela étant, l’hypoglycémie est connue pour toucher majoritairement les personnes diabétiques.
Les causes de l’hypoglycémie
Les causes de l'hypoglycémie sont multiples. Que ce soit en réponse à un repas riche en glucides, à un diabète ou d’autres maladies, l’hypoglycémie peut toucher un certain nombre d'individus.
Le plus souvent, l’hypoglycémie est due à un diabète et en particulier à la prise d’insuline ou de certains médicaments lors du traitement. La prise de médicaments tels que les sulfonylurées peut entraîner chez des sujets plus âgés une hypoglycémie. De manière générale, ce sont donc les personnes diabétiques qui sont sujettes à une hypoglycémie. Leur organisme n’a pas suffisamment de sucre à utiliser en tant que carburant, surtout pour le cerveau !
Bien qu’ils soient minoritaires, l'hypoglycémie touche aussi d’autres individus et peut survenir en cas de jeûne. Cette hypoglycémie souvent matinale est le résultat d’une baisse anormale du taux de glycémie après une période de jeûne.
Le stress est une autre cause connue de l’hypoglycémie. En cas de grande période de stress, certaines personnes produisent des hormones qui dérèglent la quantité de sucre présente dans l'organisme. De cette façon, ce dysfonctionnement peut entraîner une hypoglycémie ponctuelle.
Les femmes enceintes sont elles aussi sujettes à une hypoglycémie. La grossesse en est une autre cause. L’hypoglycémie est causée par le développement rapide du fœtus. Dans ce cas, elle touche en particulier les femmes enceintes qui vomissent. Il peut s'agir d’un diabète gestationnel faisant son apparition durant le second trimestre de grossesse. Le diabète gestationnel doit être dépisté. C’est la pose de son diagnostic qui permet de le traiter au plus vite.
Signes et symptômes de l’hypoglycémie
Signes d’hypoglycémie : les phases à reconnaître
L’apparition des signes d’une hypoglycémie varie en fonction de chaque individu. Dans tous les cas, trois phases hypoglycémiques sont à connaître pour pouvoir prévenir au mieux la venue de symptômes. Généralement, il est question d’un malaise progressif qui peut toucher aussi bien les sujets diabétiques que non-diabétiques.
Pour poser un diagnostic sûr, le meilleur moyen reste la prise de mesure de la glycémie capillaire. C’est un lecteur de glycémie qui permet de la mesurer, comme ceux que possède tout patient diabétique sous insuline.
Les trois phases d’hypoglycémie sont les suivantes :
Dans un premier temps, la sensation d’un coup fatigue accompagnée d’une envie de manger se fait ressentir.
Par la suite, l’hypoglycémie se traduit par le début d’un malaise hypoglycémique. Il marque l’apparition d’une transpiration, de sueurs froides et d’une faiblesse au niveau des muscles. La personne peut avoir du mal à s’exprimer. Elle est atteinte de troubles du comportement. En parallèle, une accélération du rythme cardiaque est observée.
Dans un troisième temps, l'hypoglycémie déclenche une perte de conscience.
Ce sont les sujets diabétiques sous insuline et sous antidiabétiques oraux (glinides, hypoglycémiants, etc.) qui sont considérés comme les plus à risque pour ce type d’accident.
Il est important de repérer rapidement les signes puisque dans certains cas, cette hypoglycémie peut entraîner un coma hypoglycémique.
Là aussi, plusieurs signes indiquent son arrivée. Leur répartition s'effectue en trois grandes phases. La dernière est celle qui correspond au coma.
Première phase :
- Une grosse faim accompagnée de douleurs à l’estomac ;
- Une fatigue et une sensation de faiblesse dans les jambes ;
- Des sueurs frontales ;
- Des crampes ;
- Des vertiges et/ou une sensation de flottement ;
- Une pâleur au niveau du visage.
Pour le second stade, on parle d’un malaise jugé sévère qui entraîne :
- Une grande somnolence ;
- L'impossibilité de rester debout au moindre effort ;
- Une confusion mentale accompagnée d’une sensation de désorientation ;
- Des troubles du comportement (colère brusque, irritabilité).
Enfin, le troisième et dernier stade est celui du coma hypoglycémique. Plusieurs symptômes précèdent sa venue :
- Une perte de connaissance ;
- D’importantes sueurs ;
- Un pouls rapide ;
- Des secousses musculaires (rappelant une convulsion).
Liste des symptômes de l’hypoglycémie
L’hypoglycémie comporte un certain nombre de symptômes. Tous varient en fonction de chaque individu et se manifestent à des degrés d’intensité différents. On peut retrouver :
- Des tremblements ;
- Des troubles de la vision ;
- Des maux de tête (céphalées) ;
- Une irritabilité ;
- Une faiblesse, de la fatigue ;
- Des picotements (aux lèvres et à la langue) ;
- Des sueurs ;
- De l'anxiété ;
- Une grande faim ;
- Des nausées ou des vomissements ;
- Une difficulté à parler ;
- Un manque de coordination de mouvements ;
- Une perte de conscience.
Les conséquences de l’hypoglycémie
L'hypoglycémie représente un risque en venant perturber le bon fonctionnement d’un organe chef d'orchestre du corps : le cerveau. Extrêmement sensible à un faible taux de glucose, le cerveau est le premier impacté puisque le sucre est sa principale source d'énergie. Il joue un rôle clé en empêchant ce taux de chuter. Il vient stimuler notamment :
- La sécrétion d'adrénaline et de cortisol par les glandes surrénales ;
- La sécrétion de glucagon par le pancréas ;
- La sécrétion de l'hormone de croissance par l’hypophyse.
Ce sont ces hormones qui viennent libérer le glucose par le foie dans le sang. Or, ces hormones ne sont parfois pas suffisantes pour rehausser le taux de glucose en cas d’hypoglycémie. Dans ce cas-là, le cerveau est directement touché. En manque d’énergie, il peut entraîner des convulsions, de la confusion mentale et même une perte de connaissance.
Comment se prémunir de l’hypoglycémie ?
L’hypoglycémie, une prévention quotidienne
S’il est possible de reconnaître certains signes d’hypoglycémie mentionnés plus haut, il faut agir au plus vite. Lorsque vous sentez l’approche d’une hypoglycémie, il est conseillé de consommer une boisson sucrée (type jus de fruits ou thé glacé) et surtout procéder à l’ingestion de sucres assimilés rapidement. Les glucides à absorption rapide mettent environ quinze minutes à atteindre la circulation sanguine. De cette façon, la glycémie se stabilise pour atteindre, voire dépasser 4 mmol/L.
Pour toute personne diabétique, il est de mise de surveiller sa glycémie capillaire pour éviter un malaise hypoglycémique. Le sujet diabétique doit respecter un ensemble de mesures pour limiter les risques.
Ces règles passent par un respect des doses d'antidiabétiques oraux et d'insuline en fonction de la glycémie du patient. En termes d’alimentation, la prise de collation lors d’une activité inhabituelle est recommandée. Pour les repas, il est nécessaire de respecter la quantité de glucides consommée pour éviter toute irrégularité.
Adopter un mode de vie équilibrée est la clé pour prévenir au mieux l'apparition de symptômes et limiter leur intensité. Tout comme l’hyperglycémie, il est conseillé d'allier à une alimentation saine et variée l’activité physique et une bonne gestion du stress. Ce sont des facteurs qui méritent d'être surveillés pour votre santé globale.
Le sport, sans pour autant être intense, est idéal pour améliorer le fonctionnement des hormones. Ce sont elles qui régulent la glycémie alors elles ne doivent pas être négligées.
Quant au stress, le travail débute en ciblant son origine. C’est l’assurance de trouver des solutions durables et de se sentir plus en contrôle. Le stress doit être combattu au quotidien pour une meilleure gestion des symptômes et contribuer à votre bien-être. Des exercices de respiration profonde, de méditation ou de détente musculaire aident à l’évacuer et limitent toute crise d'hypoglycémie.
Hypoglycémie : les différentes solutions existantes
La première étape à suivre si ce n'est pas déjà le cas est de consulter votre médecin en cas de symptômes pour un bilan de santé complet. Lorsqu'il ne s’agit pas d'hypoglycémie liée à un diabète, elle est souvent le résultat d’autres maladies qu’il est possible de traiter par chirurgie. Il peut s’agir par exemple de l'ablation d’une tumeur du pancréas en cas d'insulinome.
Pour les personnes diabétiques, l'alimentation est à la base d’un traitement efficace. Le médecin est là pour vous aider à stabiliser votre glycémie et prévenir l'apparition de symptômes. Le traitement passe notamment par :
- La prise de repas trois fois par jour à des heures fixes ;
- La prise de collation entre les repas ;
- Une limitation d’aliments riches en sucres rapides (biscuits industriels, gâteaux, confitures, etc.) ;
- La consommation de fibres alimentaires en quantité suffisante (25 g minimum par jour).
Des médicaments peuvent être prescrits pour éviter tout risque de crise d'hypoglycémie sévère pour les sujets diabétiques de type I ou de type II (traités par insuline). On retrouve entre autres l’injection de glucagon par voie intranasale (BAQSIMI).
Pour toute personne à risque d’épisode d’hypoglycémie sévère, des kits de glucagon existent en cas d’urgence et peuvent être gardés à portée de main. Le glucagon vient stimuler la libération de glucose en grande quantité par le foie pour remonter le taux de glucose dans le sang.
Le sport et la gestion du stress font eux aussi office de traitements supplémentaires en contribuant à une meilleure condition physique et mentale. Ils aident à limiter l'apparition de symptômes et mieux gérer l’hypoglycémie au quotidien.
Rédigé par l'équipe Nutri&Co
Notre équipe scientifique est composée de Diététicienne et Docteure en Sciences de la Nutrition, Ingénieur en Nutrition et Science des Aliments, Naturopathe.