Décryptage des Morphotypes : Comprendre et Adapter Votre Entraînement

Qu'est-ce que les morphotypes ?

Les morphotypes sont issus d'une théorie psychologique établie par un psychologue américain du nom de William Sheldon. Celui-ci supposait l'existence de trois types de physique où la morphologie aurait pu être liée au caractère subjectif ou à la psychologie d'un individu. William Sheldon cherchait à établir des points communs entre la morphologie objective d'une personne et sa personnalité. Si nous savons aujourd'hui que la théorie du psychologue américain ne repose sur aucune base scientifique sérieuse mais sur des a priori, nous allons cependant essayer de décrire les trois types de morphologie proposée par Sheldon afin de déterminer si ces derniers peuvent s'appliquer aux pratiquants de la musculation.

Quels sont les trois types de morphotypes ?

Les trois morphotypes sont l'endomorphe, le mésomorphe et l'ectomorphe. L'auteur de cette théorie met en avant l'existence supposée de « tempéraments » particuliers pour développer un rapport entre trois types de morphologies humaines et des approximations psychologiques assez caricaturales. William Sheldon se basait sur les constats scientifiques de l'embryologie pour asseoir sa théorie. Ainsi, il s'était basé sur la morphologie et l'évolution des tissus de l'embryon : l'endoderme, l'ectoderme et le mésoderme pour établir trois types de physiques particuliers avec le mésomorphe, l'endomorphe et l'ectomorphe. Attributs peut-être un peu trop discriminants et caricaturaux, il n'est pas rare que de nombreuses personnes affirment se retrouver parmi plusieurs morphotypes, ce qui ne fait rien pour donner du crédit à ce genre de théorie boiteuse. Comparaison n'est pas raison... Essayons cependant de donner une définition à ces morphotypes...

Le morphotype endomorphe

L'endomorphe décrirait les individus dont le métabolisme serait peu efficace à convertir les calories en énergie ou en muscle. William Sheldon affirmait que ces personnes présentaient un système digestif lent, les conduisant facilement au surpoids ou à l'obésité. Physiquement, ils seraient assez petits, sédentaires, avec des membres courts, de l'embonpoint ainsi qu'une condition physique très limitée. Globalement, l'endomorphe typique serait idéalement représenté par un homme ou une femme de petite taille, lourde ou obèse, d'intelligence très moyenne, sans aptitude physique ni masse musculaire développée mais plutôt sociable et jovial, amateurs des plaisirs de la table, bons vivants et généralement extravertis.

Le morphotype mésomorphe

Le mésomorphe serait à l'opposé de l'endomorphe sur le plan physique. Large d'épaules avec une taille étroite, il représente l'archétype de l'athlète de musculation ou d'endurance. Physiquement grand, avec des muscles forts et un système cardiovasculaire très développé, il serait aussi pourvu d'un caractère affirmé, dynamique et plein d'énergie. Il serait assez autoritaire, voire agressif. Il s'apparente un peu au cliché de la brute sans cervelle ou du moins, dont la force physique serait largement plus développée que l'intelligence cognitive.

Le morphotype ectomorphe

L'ectomorphe présenterait un physique mince et élancé dont l'énergie serait essentiellement concentrée et utilisée par le système nerveux. Pourvu d'une musculature faible, il s'agirait d'un grand timide introverti, réfugié dans les sciences et les raisonnements complexes. Nous tombons ici dans le cliché du geek ou du nerd dont les compétences intellectuelles élevées sont en opposition avec la faiblesse et l'étroitesse du physique.

Quelle est la valeur des morphotypes sur le plan scientifique ?

Disons que les morphotypes de William Sheldon ne reposent pas sur des bases scientifiques solides ni étayées par des faits tangibles ni démontrés scientifiquement. Aujourd'hui, aucune instance scientifique ni université ne prend au sérieux les dires de cet ancien psychologue américain. Plus contrariant pour cette théorie, les bases de l'embryologie sur lesquelles se basait William Sheldon avaient été interprétées de manière un peu trop littérale. Les avancées dans ce domaine de la science ont prouvé que le psychologue américain avait essayé de mettre en rapport des faits qui ne correspondent pas à la réalité de la science actuellement démontrée.

Mais aujourd'hui encore, certains coachs sportifs essaieront de vous placer dans une case des morphotypes, affirmant que votre physique ectomorphe, endomorphe ou mésomorphe vous conditionne invariablement à suivre tel ou tel entraînement, telle ou telle alimentation en fonction des critères de ce classement fantaisiste. Rien n'est plus inquiétant, sinon ridicule, que de suivre les conseils d'un charlatan qui se dit homme de science...

Sur quels critères sérieux se baser pour évaluer un physique sur le plan morphologique ?

La morphologie, les attributs physiques et psychologiques d'un individu ne dépendent pas d'approximations ou de corrélations fondées sur des clichés ou des idées reçues. A l'opposé, les caractéristiques physiques d'une personne dépendent de sa génétique, de l'héritage qu'il a reçu de ses parents. L'ADN qu'il aura hérité de moitié par ses deux parents détermineront les critères objectifs sur lesquels son physique sera construit. Par exemple, la longueur des clavicules et la taille des hanches sont objectivement déterminées par l'héritage génétique. Ensuite, le fait qu'un individu aura tendance à grossir facilement jusqu'aux limites de l'obésité ou au contraire à profiter d'une carrière sportive à succès dépendront plutôt de son environnement individuel.

Génétique, épigénétique ou nutrigénomique pèsent lourd sur la vie et l'évolution d'un individu

S'il est vrai que certains individus auront plus de facilités pour certains sports que d'autres ou au contraire, à souffrir du diabète ou de maladies cardiovasculaires dépendront là aussi de l'environnement social et familial plutôt que de caractéristiques morphologiques et autres considérations subjectives douteuses. Avec le temps et les habitudes alimentaires, sportives ou sédentaires, le code génétique de chaque individu se trouve modifié tout au long de son existence. C'est le domaine de l'épigénétique dont l'influence portera sur les générations suivantes au moment de la transmission des gènes des parents. L'évolution physique ou psychologique des parents va donc créer une influence sur les générations à venir, et cela de manière purement épigénétique. Si la couleur des yeux ou de la peau aura peu de chance de changer d'une génération à l'autre, la sensibilité au diabète, aux maladies cardiovasculaires ou à l'obésité vont aussi se perpétuer d'une génération à l'autre. Solidement démontrée par la recherche scientifique, l'influence inéluctable de la génétique sur l'individu est bien plus sérieuse que les fariboles et autres fantaisies des morphotypes ou d'autres théories douteuses et ségrégationnistes de ce genre.

 




Rédigé par l'équipe Nutri&Co

Notre équipe scientifique est composée de Diététicienne et Docteure en Sciences de la Nutrition, Ingénieur en Nutrition et Science des Aliments, Naturopathe.

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