Nutrition

Rouge, blanc, asiatique, américain : comment choisir un bon ginseng ?

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Ce qu'il faut retenir :

  • Il existe aujourd’hui de nombreux types de ginseng qui n’ont pas les mêmes vertus.
  • Espèces, lieux de culture et même modes de préparation sont autant de paramètres qui entrent en jeu.
  • Pour s’y retrouver, rien de plus simple : fiez-vous aux données scientifiques !

S’il est aujourd’hui mondialement connu et cultivé en Chine, en Corée, en Europe, aux États-Unis et au Canada, le ginseng reste une plante originaire de l’Asie de l’Est. Son nom vient d’ailleurs du chinois Ren Shen, qui signifie “racine-homme”, en référence à la forme singulière de la racine. 

Les bienfaits du ginseng sont nombreux et reconnus, et la racine continue d’être prisée de par le monde. Face à une demande grandissante, les espèces, les lieux de cultures, et les modes de préparation se sont multipliés. Quitte à en perdre les spécialistes les plus pointus : on retrouve aujourd’hui du ginseng asiatique, américain, sibérien, rouge, blanc, en poudre, en extrait…. Selon l’espèce, la forme ou même la couleur, tous n’auront pas les mêmes vertus. Alors comment faire pour s’y retrouver? Petit tour d’horizon des principaux critères de choix pour un “bon” ginseng. 

Sur les traces du ginseng originel 

C’est en Asie que l’utilisation du ginseng débuta il y a environ 4000 ans. Il est alors employé comme fortifiant pour le «Qi», l’énergie vitale (1). Des écrits datant de 2700 avant J.C lui confèrent des vertus en mesure d’accroître la vigueur et la longévité. Racine sauvage et rare, seule l’élite, à savoir les empereurs et une poignée de privilégiés, pouvait bénéficier de ses bienfaits. Ce n’est que bien plus tard, vers la fin du XVIe siècle, que les racines de ginseng furent introduites en Occident par des marchands hollandais (2). Le ginseng est vite adopté par la cour française, où on lui prête des vertus aphrodisiaques.

En 1966, le docteur Brekhman reconnaît les vertus du ginseng et le caractérise comme un adaptogène (1). Autrement dit, il aurait la faculté d’aider l’organisme à faire face aux agressions extérieures et au au stress. Aujourd’hui, le ginseng est une des plantes les plus étudiées à travers le monde, surtout pour ses effets sur la vitalité et l’immunité (1,3). 

Quand peut-on vraiment parler de ginseng ? 

L’engouement pour cette plante conduit logiquement à une raréfaction du ginseng sauvage et à une hausse de son prix. Une culture organisée s’est donc développée en Asie et dans le monde entier. 

Il existe aujourd’hui plus d’une douzaine de variétés de ginsengs qui ne se valent pas en termes de bénéfices santé. Les plus connues sont  (4, 5) :

  • Panax ginseng CA Meyer cultivé en Corée et en Chine souvent appelé ginseng asiatique, qui reste le ginseng “originel” et de loin le plus étudié,
  • Panax quinquefolius qui pousse aux États-Unis et au Canada,
  • Panax notoginseng Burkill qui provient de Chine,
  • Panax Japonicus CA Meyer du Japon.

Mais attention : d’autres plantes sont également commercialisées sous le nom de ginseng sans appartenir au genre Panax : 

  • Eleutherococcus senticosus dit ginseng sibérien,
  • Pfaffia paniculata aussi connu sous le nom de ginseng brésilien. 

C’est la présence de ginsénosides, molécules de la famille des saponines, qui fait la force du ginseng. Or seules les espèces de types Panax contiennent des ginsénosides, ce qui limite l’intérêt des ginseng brésilien et sibérien (4, 6). 

Il y a Panax et Panax

Le Panax ginseng reste reste donc le “must” quand on parle de ginseng, avec pas moins de 3 400 études publiées entre 1959 et 2016 (7,8). 

En Asie le Panax ginseng CA Meyer est le seul considéré comme «véritable» ginseng, et c’est encore lui qui reste le plus étudié scientifiquement de nos jours (9,10). Logique donc que cette espèce spécifique soit la plus prisée aujourd’hui. 

Par ailleurs, selon l’âge auquel la racine est récoltée, sa composition varie. Elle contient alors plus de principes actifs (ginsénosides) dans sa 6ème année que dans sa 1ère, ou même que dans sa 4ème (11). 

Bien comprendre Panax blanc versus rouge ?  

La différence entre ces deux couleurs de ginseng est liée à un traitement post-culture de la racine (12). 

  • Une des techniques utilisées est de faire sécher la racine pour obtenir le ginseng blanc,
  • L’autre est de cuire la racine à la vapeur puis de la faire sécher à l’air libre, donnant ainsi le ginseng rouge

Et c’est là que ça devient un peu technique : il faut savoir que tous les ginsénosides, molécules actives de la racine, ne se valent pas ! Il y en a près de 30 dans le Panax CA Meyer, et certains sont plus biodisponibles et donc plus actifs que d’autres. On qualifie ces ginsénosides de “rares” ou “nobles”. La préparation du ginseng rouge potentialise la racine en augmentant la quantité de ginsénosides rares par rapport aux ginsénosides standard (4). En résumé, un ginseng blanc de qualité offre une promesse nootropique suffisante tandis que le ginseng rouge aura un spectre d’action plus large. 

Et la Nutra dans tout ça ? 

Pour cibler l’énergie cérébrale, le ginseng est une solution optimale. Puisqu’il y a tant d’études qui ont été réalisées sur le ginseng blanc, autant en profiter et opter pour l’extrait le plus étudié non ? Et là, pour une fois avec le ginseng, c’est facile. L’extrait de type G115 rafle la mise avec plus de 40 études cliniques. Même si l’usage de cet extrait est réservé aux médicaments, il existe des équivalents Nutra que vous pouvez retrouver en gélules. Pas si difficile que ça au final, non ? 

Références

(1) Sun-Hye Choi, Seok-Won Jung, Byung-Hwan Lee and al. Ginseng pharmacology: a new paradigm based on gintonin-lysophosphatidic acid receptor interactions. Front Pharmacol. 2015; 6: 245.
(2) Drouard A. (2009) Histoire du ginseng en Occident: introduction, représentations et usages. In: Le Ginseng. Collection Phytothérapie pratique. Springer, Paris. 
(3) Jia L, Zhao Y. Current evaluation of the millennium phytomedicine--ginseng (I): etymology, pharmacognosy, phytochemistry, market and regulations. Curr Med Chem. 2009; 16(19):2475-84.
(4) Cesare Mancuso, and Rosaria Santangelob. Panax ginseng and Panax quinquefolius: From pharmacology to toxicology. Food Chem Toxicol. 2017 Sep; 107: 362–372.
(5) Baeg I.H., So S.H. The world ginseng market and the ginseng (Korea) J. Ginseng Res. 2013;37:1–7
(6) Wenwen Ru, Dongliang Wang, Yunpeng Xu. Chemical constituents and bioactivities of Panax ginseng (C. A. Mey.). www.ddtjournal.comDrug Discoveries & Therapeutics. 2015; 9(1):23-32.
(7) D. KIEFER, M.D., T. PANTUSO, Panax Ginseng. Am Fam Physician. 2003 Oct 15;68(8):1539-1542
(8) Xu W, Choi HK, Huang L. State of Panax ginseng Research: A Global Analysis. Molecules. 2017 Sep 11;22(9):1518.
(9) Taik-Koo Yun. Brief Introduction of Panax ginsengC.A. Meyer. J Korean Med Sci 2001; 16(Suppl): S3-5ISSN 1011-8934. 
(10) Orlando Petrini. Le ginseng. Données cliniques dans des situations de stress. phytotherapie Nr. 3. 2007. 
(11) Soldati F, Tanaka O.Panax ginseng: relation between age of plant andcontent of ginsenosides. Planta Med 1984; 51: 351–352
(12) He M, Huang X, Liu S, and al. The Difference between White and Red Ginseng: Variations in Ginsenosides and Immunomodulation. Planta Med. 2018 Aug;84(12-13):845-854. 

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