Ce qu'il faut retenir :
- Si on parle de plus en plus de régime Low-FODMAP, il est avant tout indiqué en cas d’intestin irritable.
- Développé par des chercheurs australiens, il s’agit d’un régime sur-mesure excluant des aliments problématiques.
- Un accompagnement par un professionnel de santé est recommandé pour suivre ce type de régime.
Vous avez remarqué ? Pas une année sans un buzz autour d’un nouveau régime alimentaire et tous les labels associés dans les rayons des supermarchés. Après la chasse au gluten, haro sur les « carbs » ! Mais derrière certaines hystéries mal placées se cachent souvent des populations spécifiques aux problématiques de santé bien réelles. S’il ne bénéficie pas encore de la “hype” du “sans gluten”, pour certains, le régime Low-FODMAP s’avère être un véritable « life-saver » (“salvateur”) comme on dit dans son pays d’origine, l’Australie. Alors en quoi consiste un régime Low-FODMAP ? Et qui sont ces personnes particulièrement concernées ?
L’origine du régime Low-FODMAP
Ce mode alimentaire a été développé dans les années 2000, en Australie, par les équipes des docteurs Sue Sheperd et Peter Gibson qui ont mis en évidence son intérêt dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable (SII, côlon irritable, ou encore IBS). Ce régime a donc été conçu, avant tout, pour soulager les personnes touchées par cette pathologie. Concrètement, le SII, ce sont des douleurs et des ballonnements au niveau du ventre ainsi que des troubles du transit (1). Il touche environ 5% de la population française et majoritairement les femmes (3 fois plus que les hommes) (2). Pour identifier ce syndrome, les signes caractéristiques doivent persister depuis au moins 6 mois. Inutile donc de paniquer au moindre problème digestif. Mais la complexité de ce syndrome, ce sont ses causes pas toujours identifiées et parfois multiples : troubles de la motricité et de la sensibilité intestinale, inflammation, modification de la perméabilité intestinale, déséquilibre du microbiote (3)...
FODMAP, qu'est-ce que c'est ?
FODMAP est un acronyme dérivé de l’anglais pour :
- Fermentable Oligosaccharides (comme les FOS (fructo-oligosaccharides), GOS (galacto-oligosaccharides)),
- Disaccharides (p. ex. le lactose),
- Monosaccharides (tels que glucose, fructose)
- And Polyols (p. ex. Les édulcorants type sorbitol, mannitol, maltitol, xylitol) » (4).
En d’autres termes, ce sont l’ensemble des petits sucres de notre alimentation mal absorbés et fermentescibles au niveau du côlon. Et le problème des personnes atteintes du SII, c’est de présenter une hypersensibilité du côlon. Pour certaines, consommer des FODMAPs est une souffrance avec des symptômes tels que selles molles ou diarrhées ou encore des gaz responsables de ballonnements (5) du fait de la fermentation rapide des FODMAPs par le microbiote.
Le régime pauvre en FODMAPs (low-FODMAP) se déroule en 3 étapes :
- Premièrement, éviter temporairement un maximum d’aliments contenant des FODMAPs,
- Puis les réintroduire progressivement, famille par famille pour identifier les aliments problématiques,
- Enfin, la personnalisation du régime pour qu’il soit diversifié, varié et adapté (6).
Dans quels aliments se cachent les FODMAPs ?
Eh bien, dans beaucoup à vrai dire (liste non exhaustive) :
Fermentable Oligosaccharides :
- Céréales : blé, orge, seigle.
- Légumes : oignons, poireaux, ail, échalote, artichaut, betterave, fenouil, petits pois, chicorée.
- Fruits oléagineux : pistache, noix de cajou.
- Légumineuses : lentilles, haricot sec, pois cassé, pois chiche.
Disaccharides : Lait, fromages frais non affinés, yaourt.
Monosaccharides :
- Fruits et fruits séchés : pomme, poire, mangue, cerise, pastèque, figue, kaki, raisin.
- Produits sucrants : sucre de table, miel, sirop de glucose-fructose.
Polyols :
- Fruits : pomme, poire, abricot, cerise, nectarine, pêche, prune, pastèque.
- Légumes : champignons, chou-fleur.
- Produits sans sucres : chewing-gums et sucreries diverses.
Heureusement, il reste bon nombre d’aliments pauvres ou exempts de FODMAPs comme le riz, le millet, le quinoa, les lentilles corail, les carottes, les courgettes, le concombre, les fraises, l’ananas, le citron, ... Inutile donc de se précipiter et éliminer tous les fruits et légumes, même si la tentation est forte. Faire la chasse à toutes les fibres serait une grave erreur. Les dangers ? Perturber, voire “affaiblir”, l’écosystème intestinal et contribuer à aggraver les symptômes du SII. Bonjour le cercle vicieux... L’idéal reste donc un accompagnement par un spécialiste et de bien suivre les 3 étapes du régime pour une vraie stratégie nutritionnelle et limiter les risques de carences.
Alors, on fait quoi en cas de syndrome de l’intestin irritable ?
En étudiant le syndrome de l’intestin irritable, les équipes australiennes de l’université de Monash ont compris que les FODMAPs accentuent et surtout déclenchent les symptômes de la maladie (7) chez les personnes atteintes. Les chercheurs les ont donc caractérisés, listés et regroupés sous l’acronyme FODMAP avant de développer l’approche “élimination - ré-introduction”. Ainsi, loin d’être un simple phénomène de mode, le régime pauvre en FODMAPs permet avant tout de réduire les symptômes du SII, tout en préservant un certain équilibre nutritionnel. Pas "life-saver" (“salvateur”) pour rien donc, et une vraie solution pour apaiser les troubles digestifs et retrouver un confort de vie : manger sans souffrir quoi !
Chez Nutri&Co, nous avons pensé à toutes ces personnes dont la vie peut changer avec un régime Low-FODMAP et avons spécialement conçu Les Fibres Bio, une formule de fibres alimentaires cliniquement documentées et certifiée Low-FODMAP. Avec Les Fibres Bio, il est donc possible de manger des fibres sans les désagréments, surtout en cas de SII ! Et pour que ce soit simple et facile de les consommer, on a même imaginé un livre de recettes variées, sucrées et salées. Alors, après le “gluten free”, le “no carbs” et le Low-FODMAP, les paris sont lancés, quel sera le prochain régime qui agitera les foules ?
Références
(1) Staudacher HM, Whelan K. The low FODMAP diet: recent advances in understanding its mechanisms and efficacy in IBS. Gut. 2017 Aug;66(8):1517-1527. doi: 10.1136/gutjnl-2017-313750. Epub 2017 Jun 7. PMID: 28592442.
(2) SNFGE: Syndrome de l’intestin irritable. url : https://www.snfge.org/content/syndrome-de-lintestin-irritable
(3) ARaskov H, Burcharth J, Pommergaard HC, and al. Irritable bowel syndrome, the microbiota and the gut-brain axis. Gut Microbes. 2016 Sep 2;7(5):365-83. doi: 10.1080/19490976.2016.1218585. Epub 2016 Jul 29. PMID: 27472486; PMCID: PMC5046167.
(4) Gibson PR. History of the low FODMAP diet. J Gastroenterol Hepatol. 2017 Mar;32 Suppl 1:5-7. doi: 10.1111/jgh.13685. PMID: 28244673.
(5) Bellini M, Tonarelli S, Nagy AG, and al. Low FODMAP Diet: Evidence, Doubts, and Hopes. Nutrients. 2020 Jan 4;12(1):148. doi: 10.3390/nu12010148. PMID: 31947991; PMCID: PMC7019579.
(6) Whelan K, Martin LD, Staudacher HM, and al. The low FODMAP diet in the management of irritable bowel syndrome: an evidence-based review of FODMAP restriction, reintroduction and personalisation in clinical practice. J Hum Nutr Diet. 2018 Apr;31(2):239-255. doi: 10.1111/jhn.12530. Epub 2018 Jan 15. PMID: 29336079.
(7) Altobelli E, Del Negro V, Angeletti PM, Latella G. Low-FODMAP Diet Improves Irritable Bowel Syndrome Symptoms: A Meta-Analysis. Nutrients. 2017 Aug 26;9(9):940. doi: 10.3390/nu9090940. PMID: 28846594; PMCID: PMC5622700.