Naturalia, Biocoop ou encore La Vie Claire… Depuis plusieurs années, les spirulines françaises ont envahi les linéaires des enseignes bio ! Mais que valent-elles vraiment ? Qui les produit ? Et quelle est la position d’une marque vantant le Made in France comme Nutri&Co ? On vous explique tout !
Des prix prohibitifs sur la spiruline française
C’est un fait, la spiruline n’est pas issue de nos contrées tempérées (1). Pour se gorger de nutriments et se multiplier, elle nécessite un climat que seules les régions tropicales sont capables de lui offrir. Ainsi, quand les fermes les mieux situées cultivent l’algue toute l’année avec un rendement moyen de 12 g/m2/jour (2), les producteurs français ne disposent que de 9 mois et n'atteignent les 15 g/m2/j que quelques jours par an (la moyenne se situerait plutôt autour des 2,5 g/m2/jour) (3). Pour poursuivre la production en période hivernale, chauffage et éclairage sont nécessaires, engendrant un surcoût considérable. C’est donc sans surprise que des différences de prix significatives apparaissent avec une spiruline française se négociant jusqu'à 4 à 5 fois plus chère que sa cousine tropicale.
Et le coût de main d’œuvre alors ? Pas vraiment… la culture de spiruline n’est pas gourmande en main d’œuvre, c’est d’ailleurs ce qui permet aux fermes californiennes et hawaïennes de s’aligner sur les prix dits « tropicaux ».
La ferme de Solis Culturae est située près d’Avignon, à Châteaurenard, et produit une spiruline de haute qualité en respectant des saisons, sans chauffage artificiel des bassins.
LA QUALITÉ EST-ELLE TOUJOURS AU RENDEZ-VOUS EN FRANCE ?
On peut souvent avoir une image caricaturale d’une qualité française très supérieure face à des produits produits en Asie vus comme plus bas de gamme. Mais n’en déplaise aux puristes du 100% Made in France, les pays asiatiques se sont intéressés à la spiruline dès les années 70 (4) (5). Chez eux, la phycocyanine est étudiée depuis le début des années 90 (6). On vous passe le décompte des brevets en culture de micro-algues, le Japon, la Chine et l’Inde ont beaucoup d’avance sur nous. Dire que 100% de leur production présente une qualité douteuse serait clairement exagéré. Comme partout, il y a du bon et du moins bon.
De son côté, la spiruline de France n’est pas toujours une garantie de qualité. Niveau propreté, des cas de haute teneur en métaux lourds ont déjà été signalés, et comme toutes les fermes de la planète, il arrive parfois qu’un bassin soit contaminé (7). Sur le plan nutritif, les très hautes teneurs en phycocyanine (>18%) ont longtemps été rares et issues de sites pilotes de faible capacité (8), mais plusieurs producteurs ont développé des spirulines plus concentrées ces dernières années. Globalement, le marché français reste très largement dominé par de petites exploitations et les gros industriels n’ont pas réussi à s’accaparer le marché.
Notre arbitrage
Comment choisir face à ces critères de qualité, d’origine géographique et de prix ? Chez Nutri&Co, nous avons fait le choix de vous proposer le meilleur des deux mondes. D’un côté, notre Spiruline Bio historique, issue d’un producteur indien qui est le premier à avoir développé une culture 100% biologique, sans éclairage ni chauffage artificiel,(9) avec une très bonne teneur en phycocyanine (17%). Et de l’autre, une Spiruline premium Française et Bio de très haute qualité, cultivée sous le soleil de Provence, avec une haute teneur en phycocyanine (20 à 25%). Et dans les 2 cas, les spirulines répondent évidemment à tous les critères de qualité les plus exigeants afin de vous garantir des produits irréprochables !
(1) Une souche camarguaise aurait toutefois été isolée par Gilles Planchon en 1996.
(2) MicroAlgae Production Processes, Normal yields of outdoor Spirulina culture ponds (summer versus winter), Georges Bonnin : http://microalgaeproductionprocesses.simplesite.com/433509272?i=147127965 // Echanges avec Imran Pasha, Parry Nutraceuticals, producteur indien de spiruline et fournisseur de N&C.
(3) Analyse de la faisabilité d'un couplage de production de biogaz et spiruline. Etude réalisée pour le compte de l'ADEME par DECID & RISK et ESETA, coordination technique ADEME : Julien THUAL, octobre 2015, page 21 & 34.
(4) History of spirulina industry in China : Interview with Hong-Jun Hu, Août 2015, Algea World News https://news.algaeworld.org/2015/08/history-of-spirulina-industry-in-china-interview-with-hong-jun-hu/ Le professeur Hu est considéré comme le père de la spiruline en Chine. Il commence à l’étudier dans les années 70 lorsqu’il soutien sa thèse.
(5) Parry Nutraceuticals Organic Spirulina Manufacturing Process, film promotionnel, Youtube, juillet 2016, 1 minutes et 15 secondes.
(6) Zhang Cheng-Wu et al. April 1994. Pub. In Proc. of Second Asia Pacific Conf. On Algal Biotech. Univ of Malaysia. P.58. China.
(7) Il nous est difficile de donner des sources sans risquer de crisper les tensions. Cet article n'a pas pour but de discrédité la filière française, mais de la relativiser face aux fermes tropicales trop souvent décriées. Nous invitons le lecteur à effectuer ses propres recherches sur Internet pour trouver des éléments au sujet des lots français parfois contaminés.
(8) La capacité moyenne d'une ferme française reste inférieure à une tonne. Analyse de la faisabilité d'un couplage de production de biogaz et spiruline. Etude réalisée pour le compte de l'ADEME par DECID & RISK et ESETA, coordination technique ADEME : Julien THUAL, octobre 2015, page 21.
(9) Les algues à l'assaut du réchauffement climatique, Les Echos, Richard Hiault, septembre 2019. https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/les-algues-a-lassaut-du-rechauffement-climatique-1133879 . En effet, la spiruline est capable de produire plus de 16 tonnes d’oxygène, par hectare et par an, et de capter 23 à 40 tonnes de CO2. C’est 6 à 10 fois plus qu’un arbre. Ce dernier en capte maximum 4 tonnes dans les mêmes conditions. La culture de spiruline à grande échelle pourrait être une solution pour lutter contre la pollution sur la planète et permettre un rééquilibrage O2/CO2.