Ce qu'il faut retenir :
- La digestion fait appel à une cascade de réactions enzymatiques et d’actions mécaniques.
- Il s’agit d’un processus qui dure près de 24h depuis la bouche jusqu’au rectum.
- Victimes de troubles digestifs (dyspepsie, ballonnements, gaz, douleurs abdominales, intestin irritable, intolérances, …) : il ne faut pas désespérer !
Les yeux dans les yeux : qui ne s’est jamais dit ? « Je sens que la raclette de ce soir ne va pas me réussir ! ». La vérité c’est que nous sommes loin d’être égaux en matière de digestion. Car bien que l’orchestration soit bien établie, ça déraille parfois sévère là-dedans ! Alors pourquoi est-ce que manger ce que je veux ne rime pas forcément avec manger ce que je peux ?
Que se cache-t-il derrière la digestion ?
La digestion a pour mission de dégrader les grandes molécules constitutives de nos aliments qu’on appelle les macronutriments : glucides, protéines et lipides, pour notamment les transformer en énergie. Elle permet aussi d’apporter les micronutriments à notre organisme par dégradation de ces mêmes macronutriments qui libèrent alors des vitamines et des minéraux.
Jusqu’au XVIIIème siècle, la digestion était caractérisée exclusivement par une action mécanique. Les chercheurs de l’époque pensaient que nos dents et les muscles de nos organes digestifs permettaient d’obtenir le bol alimentaire via des actions de broyage et de contraction. Que nenni ! La digestion fait aussi et surtout appel à une multitude d’enzymes qui permettent de dégrader et de libérer les nutriments des aliments.
La transformation enzymatique des aliments en nutriments [1,2]
De façon générale, le temps de digestion est de l’ordre de 24h. À travers ce processus, chacun des macronutriments va subir une dégradation par des enzymes différentes et spécifiques.
Les glucides
Les glucides sont essentiellement dégradés au niveau de l’intestin grêle, « petit » tuyau de plus de 6 mètres. Ils sont découpés grâce à l’amylase pancréatique (sécrétée par le pancréas donc) pour devenir des unités de sucres.
Mais certains glucides arrivent jusqu’au côlon sans avoir subi de dégradation : il s’agit des fameuses fibres (ou glucides indigestibles). C’est notre microbiote (aussi appelé flore intestinale) qui s’en charge, les fermentant pour produire plusieurs métabolites bénéfiques à notre santé. Par ailleurs, certaines d’entre elles comme la cellulose ne sont pas fermentées par le microbiote (comme si vous mangiez du papier). Elles sont néanmoins utiles à notre organisme puisqu’elles permettent d’augmenter le volume de notre bol alimentaire et régulent les quantités que nous ingérons.
Les protéines
Les protéines commencent à être découpées dans l’estomac par la pepsine pour donner des gros peptides. Ces derniers vont ensuite subir l’action des protéases pancréatiques au niveau de l’intestin grêle pour obtenir des peptides toujours plus petits et des acides aminés.
Les lipides
Pour les lipides cela est un peu différent car ils ne sont pas solubles ! Il doivent être émulsionnés par les acides sécrétés par la bile à l’aide du foie, avant de subir la dégradation de la lipase pancréatique (toujours au niveau de l’intestin grêle) libérant des acides gras qui seront ensuite reconstitués en triglycérides.
Problèmes de digestion : Allô la nutra ?
Comment continuer à consommer du lait et ses dérivés ?
Cela ne vous est jamais arrivé ? Ce tiramisu délicieux qui se transforme en 14 Juillet intestinal après vous avoir fait monter au septième ciel ? Là aussi, c’est un combat enzymatique ! L’intestin grêle produit une enzyme qu’on appelle la lactase, capable de découper le sucre du lait : le lactose. Avec le temps l’organisme se « déshabitue » à la consommation de produits lactosés… moins de lactase et donc moins bonne digestion. Certains ne seront que « mal-absorbeurs » tandis que d’autres seront carrément intolérants au lactose ! On peut alors faire appel à un supplément en lactase [3].
En finir avec l’angoisse des désagréments liés aux fibres ?
On sait tous que les aliments riches en fibres, comme les fruits et légumes, sont des sources de vitamines et minéraux. Mais la consommation de fibres peut souvent rimer avec ballonnements, douleurs abdominales, intestin irritable et divers inconforts…
Plutôt que de tout éplucher minutieusement (très amusant pour les poivrons…) ou de faire de la bouillie surcuite, on peut par exemple donner un petit coup de pouce à notre organisme grâce à un apport en cellulase. Cette enzyme permet de dégrader une partie des aliments riches en fibres non-fermentescibles (la cellulose), comme par exemple le psyllium (challenge niveau expert pour notre intestin). On pourrait presque parler de collaboration avec le microbiote pour lui venir en aide dans la gestion des fibres !
Notre conclusion
Il n’est pas nécessairement facile d’identifier là où le bât blesse. Aussi parce-que nos repas sont une association d’aliments et donc de macronutriments. Des mix enzymatiques réunissant les enzymes essentielles de la digestion se présentent comme des solutions adaptées pour vous venir en aide face aux désagréments digestifs [4,5]. Ne laissez pas les bons repas se transformer en calvaire !
Publications
1. Goodman, B.E. Insights into digestion and absorption of major nutrients in humans. Adv. Physiol. Educ. 2010, 34, 44–53, doi:10.1152/advan.00094.2009.
2. Dainese-Plichon, R.; Hébuterne, X. Digestion et absorption des nutriments dans l’intestin grêle. EMC - Gastro-Entérologie 2012, 7, 1–14, doi:10.1016/S1155-1968(12)53630-8.
3. NIH Lactose Intolerance; 2014; p. 12;.
4. Roxas, M. The Role of Enzyme Supplementation in Digestive Disorders. 2008, 13, 8.
5. Ianiro, G.; Pecere, S.; Giorgio, V.; Gasbarrini, A.; Cammarota, G. Digestive Enzyme Supplementation in Gastrointestinal Diseases. Curr. Drug Metab. 2016, 17, 187–193, doi:10.2174/138920021702160114150137.