Quelles sont les causes des insomnies ?

Vous l’avez sans doute remarqué : dormir mal s’est banalisé. Près d’un adulte sur cinq rapporte des nuits hachées ; un tiers bascule ensuite vers une insomnie chronique. C’est le quotidien de millions de Français, souvent pris au piège d’un rythme effréné où le sommeil devient la variable d’ajustement.

Causes des insomnies et solutions pour dormir !

Lorsque la fatigue s’installe, les difficultés de concentration perturbent la journée et l’humeur vacille. Mais il ne suffit pas de constater : il faut comprendre. Car derrière chaque insomnie se cache une mécanique bien plus complexe qu’un simple “coup de stress”. Identifier les causes — biologiques, comportementales, ou environnementales —, c’est permettre une prise en charge ciblée. Et surtout, restaurer un lien de confiance avec ses nuits. Un premier pas essentiel pour recommencer à bien dormir.

Avec Stéphanie Le Guillou
Sommaire
En bref
  • Stress persistant, pensées négatives répétées et anxiété : un trio infernal qui installe l’insomnie chronique.
  • La clé ? Une hygiène de vie cohérente : coucher régulier, activités physiques diurnes, arrêt du tabac et contrôle des écrans à lumière bleue . 

Définitions : Qu'est-ce que l'insomnie ? Que veut dire insomniaque ?

L’insomnie est décrite comme un manque de sommeil ou une mauvaise qualité de sommeil entraînant un retentissement diurne. Trois types d’insomnie se distinguent :

  • Insomnie aiguë : réaction brève (jusqu’à deux semaines) à un événement stressant (deuil, examen).
  • Insomnie transitoire : moins d’un mois, souvent liée à un changement d’habitude ou à un environnement bruyant.
  • Insomnie chronique : symptôme récurrent ≥ 3 fois/semaine, ≥ 3 mois, malgré des conditions de repos correctes.

Autrement dit : ce n’est pas la quantité de sommeil brute qui fait le diagnostic, mais son impact sur la journée. Dès lors que le manque de sommeil provoque fatigue, repli, somnolence ou dysfonctionnements, le terme “insomniaque” n’est pas galvaudé — il devient clinique.

Comment savoir si on est insomniaque ? Quels sont les symptômes ? 

Trois signaux doivent être recherchés :

À cela s’ajoutent parfois des troubles associés : cauchemars fréquents, hypervigilance matinale, somnolence involontaire en journée. Lorsque ces éléments cohabitent et que la qualité de vie diurne décline, il ne s’agit plus d’un inconfort ponctuel, mais bien d’une insomnie installée. Et là, une consultation s’impose.

Ignorer les signaux — somnolence diurne, irritabilité, erreurs, troubles de la concentration — revient à laisser le trouble s’ancrer. À terme, le risque d’accident augmente, tout comme celui d’une dégradation cardio-métabolique… Mais rien n’est figé. Le sommeil peut se rééduquer. Et c’est souvent moins compliqué qu’il n’y paraît.

Pourquoi je n'arrive pas à dormir ? Quelles sont les causes ? 

Elles sont multiples : 

  • Stress, anxiété, dépression : l’adrénaline circule encore à l’œil de la nuit, et les pensées négatives (« je ne dormirai jamais ») gonflent la vigilance cérébrale.
  • Consommation excessive de caféine, alcool ou nicotine, dont l’action stimulante retarde le sommeil. Et pas besoin de fortes doses : parfois, une “faible dose” en fin de journée suffit à gripper la machine. En revoir petit café de 17h !
  • Smartphones et tablettes : la lumière bleue des écrans supprime la mélatonine ; soirées réseaux sociaux ou jeux vidéo excitent le cortex.
  • Mauvaises habitudes : repas lourds tardifs, sieste longue le week-end, literie usée, temps passé au lit sans dormir.
  • Pathologies : syndrome des jambes sans repos, maladie douloureuse (arthrose), hyperthyroïdie.
  • Effets indésirables de certains médicaments : corticoïdes, antidépresseurs activants.
  • Horaires fractionnés, travail en horaires décalés, décalage horaire.

Ces facteurs s’additionnent. Et ce qui commence comme une insomnie ponctuelle peut très vite devenir une insomnie chronique… si on ne rectifie pas le tir.

Conseil de l’expert

Il y a beaucoup de problèmes de santé (stress chronique, apnée du sommeil, syndrome des jambes sans repos, diabète, ménopause, dépression...) qui peuvent favoriser les troubles du sommeil. Si le trouble du sommeil est lié à une pathologie sous-jacente, il faudra régler la cause pour désamorcer les troubles du sommeil.

Stéphanie Le Guillou
Docteur en pharmacie
Stéphanie Le Guillou

Quelles sont les conséquences d'un manque chronique de sommeil ? 

Dormir peu, mal, ou de façon morcelée… Ce n’est pas anodin. Ce n’est jamais neutre. Et ce n’est surtout pas sans conséquences sur la santé. Un sommeil altéré à répétition agit comme un accélérateur silencieux du vieillissement biologique, un perturbateur de l’équilibre métabolique, et un amplificateur d’instabilité émotionnelle. La fatigue, elle, n’est que la partie visible de l’iceberg.

Un organisme sous pression : cœur, poids, glucose…

Une méta-revue de 2024 a confirmé ce que des dizaines d’études épidémiologiques avaient déjà suggéré : l’insomnie chronique est associée à une augmentation significative du risque d’hypertension artérielle, d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral. 

Pourquoi ? Parce qu’un sommeil inefficace — notamment en phase de sommeil lent profond — empêche l’organisme de ralentir ses fonctions vitales : le cœur reste sous tension, les vaisseaux subissent une rigidification progressive, et la pression sanguine ne connaît plus ses variations physiologiques nocturnes.

Et ce n’est pas tout. Moins on dort, plus l’organisme perd le contrôle de sa régulation glycémique. La sensibilité à l’insuline chute, la sécrétion de ghréline (hormone de la faim) grimpe, la leptine (hormone de la satiété) s’effondre. Résultat : on mange plus, on mange mal, et surtout, on stocke. Notamment du tissu adipeux viscéral, celui qui rime avec risques cardiovasculaires.

Cerveau en veille… même éveillé

Côté cognitif, les impacts sont nets, mesurables, documentés. Le manque de sommeil :

  • fragmente la mémoire épisodique,
  • altère l’attention soutenue,
  • allonge les temps de réaction,
  • réduit la capacité à prendre des décisions rationnelles.

Et tout cela se passe même si l’on pense “tenir le coup”. Les micro-sommeils s’invitent sans prévenir. La vigilance chute au moment où elle devrait être à son maximum : sur la route, au bureau ou en usine. Les conséquences d'un manque de sommeil peuvent aller de la simple erreur d’inattention au drame évitable. Et ce n’est pas une image : 20 % des accidents de la route seraient liés à la somnolence.

Humeur à fleur de peau et instabilité émotionnelle

Ce que le sommeil profond régule, le manque de sommeil désinhibe. Et cela se voit — et se ressent — au quotidien. Privé de repos nocturne structuré, le cerveau limbique (notamment l’amygdale) s’emballe. Il interprète les signaux comme menaçants, sur-réagit aux frustrations, et génère des réponses émotionnelles démesurées.

Concrètement ? On devient plus irritable. Moins patient. Moins lucide. La tolérance aux contrariétés baisse. Le regard sur soi devient critique, rigide, parfois injuste. La dévalorisation s’installe, la rumination s’alimente… et le terrain anxieux ou dépressif se creuse.

L’insomnie n’est donc pas seulement une affaire de nuit. Elle pèse sur la manière de vivre le jour. Et cela touche à tout : relations sociales, dynamique de couple, posture professionnelle, rapport à soi.

Un cercle vicieux à désamorcer au plus vite

Lorsque le manque de sommeil s’installe, il ne se contente pas de provoquer des symptômes isolés. Il tisse une toile. Moins on dort, plus le corps s’emballe, plus le mental vacille… et plus l’endormissement devient difficile. La simple peur de ne pas dormir devient elle-même génératrice d’insomnie. Et à ce stade, il ne suffit plus de “se coucher plus tôt” ou de “se détendre” pour rompre le cycle. Ce cercle vicieux n’est pas une fatalité. Mais il demande une stratégie cohérente, globale, progressive : hygiène de vie, accompagnement comportemental, soutien ciblé… et surtout, une reprise de confiance en ses propres capacités à bien dormir.

Quand s'inquiéter de l'insomnie ?

Dès que le trouble se répète trois nuits par semaine pendant plus de trois semaines, et qu’il retentit sur la journée, on sort du simple “passage à vide”. Un bilan sommeil s’impose : durée, rythme, environnement, pathologies, stress récents, addictions… Le but n’est pas de trouver une “faille”, mais de reconstituer le contexte qui entrave le sommeil. Chez les personnes âgées, l’évaluation est encore plus fine : certains médicaments (benzodiazépines, antidépresseurs, anticholinergiques) majorent les troubles ; des maladies neurodégénératives peuvent aussi être à l’origine de troubles nocturnes atypiques.

Que faire pour soulager ce trouble du sommeil ?

Alors face aux insomnies, que faire ? Voici quelques idées pour en finir avec les troubles du sommeil et retrouver des nuits paisibles : 

  • Hygiène de vie : lever et coucher réguliers, exposition à la lumière naturelle le matin, dîner léger.
  • Activités physiques modérées en journée ; éviter l’exercice intense en soirée.
  • Éteindre appareils électriques au moins une heure avant le coucher ; préférer lecture papier ou relaxation guidée.
  • Réduire café, alcool, nicotine ; envisager un arrêt du tabac accompagné.
  • Thérapie cognitivo-comportementale : restructurer les pensées négatives, contrôler stimuli, restreindre le temps passé au lit. 
  • Ajuster les horaires de sieste (20 minutes maximum, pas après 15 h).
  • Luminothérapie stratégique pour le travail en horaires décalés.
  • Nutraceutique : certains compléments apportent un bénéfice rapide. 
  • En dernier recours, hypnotiques de courte durée sous suivi médical strict ; la vigilance reste de mise chez les personnes âgées, où le risque de chutes s’accroît.

Vos questions, nos réponses

Nos experts répondent à toutes vos questions.

Le stress aigu libère du cortisol et de l'adrénaline ; l’horloge interne, logée dans l’hypothalamus, perd ses repères. Quand s’ajoute un déséquilibre de l’humeur — trouble anxieux ou dépression —, c’est tout l’équilibre chimique du cerveau qui bascule : la sérotonine chute, le sommeil se dérègle. Les données sont claires : l’insomnie chronique double le risque de dépression majeure, altère la gestion du glucose, et amplifie les troubles métaboliques silencieux. Chez les personnes âgées, le lien est encore plus serré : fatigue plus rapide, isolement, polymédication. Le terrain est fragile, et le sommeil devient un marqueur avancé du déséquilibre global.

Les femmes rapportent davantage de troubles d’endormissement — probablement en lien avec les variations hormonales (règles, grossesse, périménopause, ménopause). Elles consultent plus tôt, décrivent plus d’éveils nocturnes, mais répondent très bien à la TCC. Les hommes, eux, rapportent plus volontiers les troubles respiratoires du sommeil (ronflements, apnée), mais consultent plus tard, parfois sous l’impulsion du conjoint. Et avec l’âge ? Les différences s’estompent. Les personnes âgées, quel que soit le sexe, redoutent surtout les réveils fréquents, la somnolence en journée, et les risques de chutes nocturnes. Des symptômes qu’on ne peut plus se permettre d’ignorer.

*Références :

Publications et études sur l'insomnie et le sommeil

ameli.fr. Insomnie de l'adulte. Février 2025

Vidal.fr. Insomnie. Mars 2023

INSERM. Insomnie : Un trouble neurobiologique et psychologique. Juillet 2024

Rédigé par l'équipe Nutri&Co

Notre équipe scientifique est composée d'un Diététicien, d'un Docteur en Sciences de la Nutrition d'Ingénieur en Nutrition et Science des Aliments et d'un Naturopathe.

Conseils associés
Conseils associés
Tous les compléments alimentaires Sommeil Push Bienfait

Retrouvez la gamme Sommeil Nutri&Co pour compléter votre routine.

Partage
Docteur en pharmacie
Stéphanie Le Guillou
Newsletter page produit
Rejoignez l’aventure !

Inscrivez-vous à nos communications et bénéficiez de contenus exclusifs, du programme fidélité et d’offres personnalisées.