Sommeil et santé : les risques lorsqu'on dort mal

Le sommeil est vital : ses cycles orchestrent récupération physique, consolidation mémorielle et équilibre hormonal. Les études scientifiques montrent que manque chronique favorise maladies cardiovasculaires, troubles métaboliques et mentaux.

L'importance du sommeil sur la santé, l'immunité la mémoire...
Avec Stéphanie Le Guillou

Combien de fois avez-vous dit : “juste un épisode de plus” ? Ou laissé défiler les heures sans écouter les signaux de fatigue ? Cela pourrait bien avoir des conséquences que vous ne soupçonnez pas sur votre santé, au-delà de la simple fatigue. Car une chose est sûre : le sommeil n’est pas une formalité. C’est un allié biologique majeur. Et chaque phase — du sommeil lent au sommeil paradoxal — orchestre un ballet invisible mais vital, au service du cerveau, du cœur et du métabolisme. Faute de respecter cette mécanique, des anomalies se multiplient et des troubles du sommeil s'installent. Savoir comment bien dormir n’est pas qu’une affaire de confort : c’est une équation de santé globale, voire de longévité.

 

Sommaire
En bref
  • Sommeil et santé sont liés. Un bon sommeil soutient la santé cardiovasculaire, le métabolisme, l’immunité et la mémoire.
  • Un manque chronique de sommeil augmente le risque de diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, dépression et accidents.
  • Certains compléments alimentaires (magnésium, GABA, safran, plantes apaisantes) favorisent l’endormissement et la récupération.

Les spécialistes du sommeil rappellent qu’un tiers des Français dort moins que les heures minimales quotidiennes ; remettre le sommeil au centre de nos routines n’est plus un luxe, mais une exigence de santé durable.

Qu'est ce que le sommeil, définition

Le sommeil est un état physiologique réversible se caractérisant par une modification cyclique de l’activité cérébrale, une baisse du rythme respiratoire et un relâchement musculaire partiel. On y distingue deux grands blocs :

  • Les phases de sommeil lent (légères puis profondes) où l’hormone de croissance culmine et où l’organisme répare ses tissus.
  • Le sommeil paradoxal, marqué par une intense activité cérébrale et des rêves, au cours duquel la mémoire émotionnelle se consolide.

Ce découpage n’est pas une anecdote scientifique : il révèle que le sommeil ne repose pas sur une seule fonction, mais bien sur plusieurs missions complémentaires.

Pourquoi on dort ?

Dormir n’est pas une option ; c’est une nécessité pour synchroniser l’horloge biologique, éliminer les toxines du cerveau et restaurer les réserves énergétiques. Pendant les phases de sommeil lent, les neurones lèvent le pied ; la glymphatique — notre système de nettoyage cérébral — entre en action pour drainer les déchets métaboliques. Lorsque survient le sommeil paradoxal, le lien entre sommeil et cognition s’affirme : l’activité cérébrale explose, rejoue les apprentissages du jour et renforce la plasticité synaptique. Sans cette alternance parfaitement chorégraphiée, la récupération reste incomplète. Et ça se paie — cognitivement et physiquement.

Sommeil lent, profond, paradoxal : comment fonctionnent les cycles de sommeil ?

Chez l’adulte, une nuit se déploie en règle générale sur quatre à six cycles de sommeil de près de quatre-vingt-dix minutes.

  • Le rideau s’ouvre avec la phase N1 : vigilance en berne, éveil encore facile.
  • Vient ensuite le sommeil lent léger N2 puis le sommeil lent profond N3 ; la température corporelle décline, le rythme respiratoire ralentit, l’hormone de croissance atteint son pic et l’organisme procède à des travaux de maintenance microscopiques.
  • Après quarante à soixante minutes, place au sommeil paradoxal : atonie musculaire quasi complète, mouvements oculaires rapides, activité cérébrale intense qui trie souvenirs et émotions.

Ces trois séquences forment la signature de nos nuits. Et couper court à un cycle — en particulier pendant le sommeil paradoxal —, c’est comme interrompre un morceau symphonique en plein solo : le cerveau perd le fil, et vous aussi.

Quel est l'impact d'un bon sommeil sur la santé ? Quels sont ses bienfaits ?

Les bienfaits du sommeil réparateur sur la santé sont nombreux. 

Santé cardiovasculaire et qualité de sommeil

Une durée stable de sept à neuf heures maintient la pression artérielle dans sa zone de confort, limite l’activation inflammatoire et réduit le dépôt de cholestérol sur les artères coronaires. En clair, respecter ses cycles nocturnes protège le muscle cardiaque autant qu’un programme d’activité physique régulier.

Métabolisme, poids et sommeil

Lorsque la nuit de sommeil tombe sous six heures, la sensibilité à l’insuline chute tandis que l’appétit s’oriente vers les graisses. À l’inverse, un vrai sommeil complet, c’est un coup de pouce pour les hormones métaboliques : leptine et ghréline s’équilibrent, l’organisme se remet à faire des choix intelligents, et la masse grasse se stabilise.

Lien entre sommeil et défenses immunitaires

Les phases de sommeil lent profond stimulent la migration des lymphocytes T vers les ganglions, préparant l’organisme à neutraliser virus et bactéries. Quelques nuits raccourcies, et l’orchestre immunitaire se désaccorde. Même une vaccination peut perdre en efficacité si le sommeil fait défaut dans les jours qui précèdent.

Mémoire, santé mentale et sommeil

Pendant le sommeil paradoxal, l’activité cérébrale orchestre le tri des souvenirs émotionnels ; les phases de sommeil lent consolident les faits bruts. Sans cette double action, notre mémoire s’encombre, notre humeur se fragilise, et la concentration vacille. Le sommeil ne répare pas que le corps — il amortit aussi le tumulte mental.

Quelles sont les conséquences d'un manque de sommeil ?

Les conséquences du manque de sommeil sont importantes à long terme : 

Troubles métaboliques liés au manque de sommeil

La privation récurrente de sommeil comprime la durée des phases de sommeil lent profond, dérègle la sécrétion d’insuline et amplifie la résistance périphérique. Résultat : la glycémie s’emballe, l’envie de sucré s’installe dès le matin, et le métabolisme entre en mode stockage. Ce n’est plus une dette de sommeil, c’est une facture hormonale salée.

Maladies cardiovasculaires et manque de sommeil

Accumuler des nuits trop courtes aiguise la réponse sympathique, hausse la pression artérielle et rigidifie la paroi vasculaire. Avec le temps, l’usure s’installe. Athérome, arythmie, infarctus : autant d’échéances qu’un sommeil régulier peut reculer.

Santé mentale et sommeil

Quand la nuit de sommeil se fragmente, l’activité cérébrale du système limbique s’emballe ; l’amygdale exagère les émotions tandis que le cortex rationnel peine à modérer. Traduction : le cerveau perd son filtre. Irritabilité, pensées sombres, sautes d’humeur deviennent le bruit de fond. La nuit ne nous déconnecte plus, elle nous laisse à vif.

Sécurité et accidents

Quatre heures de repos au lieu de sept doublent le risque de micro-sommeils au volant et allongent le temps de réaction de 30 %. La fatigue ne se voit pas toujours. Mais elle se mesure en erreurs, retards, inattention — et parfois drames. Sur la route, sur un chantier, ou au bloc opératoire.

Comportements à risque

Le cerveau fatigué quémande un surcroît de dopamine ; tabac, consommations d’alcool ou snacks hypercaloriques deviennent plus tentants. Moins on dort, plus on compense. Et plus on compense… moins on dort. Le cercle entre manque de sommeil et santé est vicieux, mais surtout bien huilé.

Conseil de l’expert

Pourquoi le sommeil est-il lié à la santé du cerveau ?

Le système glymphatique a été découvert en 2012. Ce terme est une contraction des cellules gliales (qui forment 50% des cellules du volume cérébral) et du système lymphatique. Dans le cerveau, le système lymphatique a un fonctionnement particulier.

Durant la nuit, surtout pendant le sommeil lent profond, les vaisseaux sanguins se contractent. Cela laisse de la place, place qui va être occupée par le liquide céphalorachidien (liquide dans lequel baigne le cerveau). Ce liquide va drainer tous les déchets accumulés dans la journée dans le cadre du fonctionnement normal du cerveau. Cela ressemble à un phénomène de va-et-vient, comme des vagues.

Ce rituel nocturne est un mécanisme essentiel de nettoyage du cerveau. Voilà pourquoi il est si fondamental de bien dormir pour la santé du cerveau à long terme.

Stéphanie Le Guillou
Docteur en pharmacie
Stéphanie Le Guillou

Le sommeil et son rôle essentiel dans le prévention des problèmes de santé

De nombreuses études scientifiques sur de larges cohortes nous montrent à quel point le sommeil joue un rôle préventif majeur dans le maintien d’une bonne santé.

Par exemple, une étude sur des femmes dont le sommeil était restreint à environ 6,2 heures par nuit pendant six semaines a montré une augmentation de 14,8 % de la résistance à l’insuline par rapport à une nuit de 7-9 heures, ce qui expose au risque de diabète de type 2. 

Une autre grande cohorte du UK Biobank a révélé qu’adopter un “schéma de sommeil sain” (durée, régularité, absence d’insomnie, etc.) se traduisait par une réduction de l’ordre de 30-35 % du risque de mortalité cardiovasculaire et autres maladies cardiaques (coronaires, AVC, insuffisance cardiaque). 

Dans la population âgée, des symptômes de troubles respiratoires du sommeil (ronflements, apnées) doublent presque le risque de développer un diabète de type 2 (HR ≈ 1,84) si l’on ne prend pas de mesures correctives. 

Ces données indiquent que préserver la durée, la régularité et la qualité du sommeil est une stratégie de prévention très concrète : moins de risques métaboliques, cardiovasculaires, et un vieillissement physiologique ralenti.

Comment améliorer son sommeil et bien dormir ?

Voici des habitudes de vie pour limiter les troubles du sommeil et les insomnies : 

  1. Horaire de lever fixe : maintenez des horaires fixes de lever (et de coucher), y compris le week-end ; cette régularité empêche la dette de sommeil de s’accumuler.
  2. Au lever : exposez-vous à la lumière naturelle durant une demi-heure (ou lampe de luminothérapie) pour caler l’horloge circadienne et enclencher un rythme énergétique stable. La luminothérapie est essentielle pour le travail de nuit qui dérègle le sommeil.
  3. Fin de matinée / début d’après-midi : si la somnolence diurne se fait sentir, accordez-vous une sieste contrôlée de vingt minutes, jamais après 15 h, afin de préserver l’endormissement nocturne.
  4. Après 15 h : stoppez caféine et boissons énergisantes ; évitez aussi les consommations d’alcool qui fragmentent les cycles de sommeil paradoxal. Et gardez en tête que nicotine et sommeil font rarement bon ménage.
  5. Deux heures avant le coucher : tamisez la lumière, stoppez les écrans et la fameuse lumière bleue particulièrement néfaste pour le sommeil et réduisez les stimulations extérieures ; la mélatonine peut alors monter progressivement.
  6. À l’heure du coucher : installez-vous dans une chambre fraîche (18 °C), sombre et silencieuse ; la baisse de température signale au cerveau qu’il est temps de décrocher.
  7. Juste avant de dormir : adoptez un rituel apaisant – lecture papier, respiration guidée ou musique douce – pour calmer l’activité cérébrale et prévenir les difficultés d’endormissement.

Les compléments pour préserver sa santé via son sommeil

Si l’hygiène de vie reste le premier pilier d’un sommeil de qualité, certains compléments peuvent constituer un soutien précieux pour préserver sa santé. Les compléments alimentaires ne sont bien sur pas des solutions miracle. Ils s'intègrent dans une stratégie globale de prévention santé.

Le magnésium, par exemple, favorise la relaxation musculaire et nerveuse, réduisant ainsi le stress qui fragilise la qualité des nuits. 

Des extraits de plantes comme la valériane, la passiflore ou la mélisse sont également utilisés depuis longtemps pour leurs effets apaisants, facilitant l’endormissement et le maintien d’un sommeil réparateur. 

Le GABA et le safran standardisé, étudiés pour leur rôle sur l’équilibre émotionnel, peuvent aussi contribuer à limiter l’impact de l’anxiété et du stress chronique, deux ennemis de la santé cardiovasculaire et métabolique. 

Benjamin Dariouch

En améliorant la durée et la profondeur du sommeil, ces actifs soutiennent indirectement l’immunité, la mémoire et l’équilibre hormonal. Bien choisis et intégrés dans une routine adaptée, les compléments sommeil deviennent alors des alliés de prévention santé à long terme.

Responsable de la valorisation scientifique
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En résumé : Tableau des risques pour la santé liés à un manque de sommeil chronique

Système / FonctionImpact d’un manque chronique de sommeilConséquences concrètes
CardiovasculaireActivation excessive du système nerveux sympathique, inflammation accrue, rigidité vasculaireHypertension, athérosclérose, arythmies, infarctus, AVC
Métabolisme & poidsDérèglement de la sécrétion d’insuline, résistance périphérique, déséquilibre leptine/ghrélineRisque accru de diabète de type 2, stockage de graisses, fringales, obésité
Système immunitaireRéduction de la migration des lymphocytes T et désorganisation de la réponse immunitaireInfection plus fréquente, efficacité vaccinale réduite, sensibilité aux virus/bactéries
Santé mentale & cognitiveHyperactivité du système limbique, consolidation mémorielle altérée, troubles de l’humeurIrritabilité, anxiété, dépression, troubles de concentration, mémoire affaiblie
Sécurité & vigilanceDiminution du temps de réaction, micro-sommeils, vigilance réduiteAccidents domestiques, routiers, professionnels
Comportements à risqueRecherche de dopamine compensatoireConsommation accrue de tabac, alcool, snacks sucrés ou gras
Récupération & régénérationRéduction du sommeil profond et paradoxal, sécrétion hormonale perturbéeFatigue chronique, récupération physique et mentale incomplète, vieillissement accéléré

Vos questions, nos réponses

Nos experts répondent à toutes vos questions.

Les besoins en sommeil varient selon l’âge. Un nourrisson dort généralement entre 14 et 17 heures par jour, tandis qu’un enfant de 6 à 12 ans a besoin de 9 à 12 heures. À l’adolescence, ce besoin diminue légèrement, oscillant entre 8 et 10 heures. Chez l’adulte, une durée de 7 à 9 heures est considérée comme optimale, tandis que les personnes âgées se contentent souvent de 7 à 8 heures de repos nocturne. Toutefois, ces repères chiffrés ne sont pas tout. Car au-delà du nombre d’heures, c’est bien la qualité du sommeil qui compte réellement : une nuit prolongée mais entrecoupée n’équivaut pas à une nuit plus courte, mais stable, profonde et bien structurée.

Un cycle de sommeil dure en moyenne 90 minutes. Il comprend plusieurs phases : sommeil léger, profond, puis paradoxal. Au cours d’une nuit complète, on traverse généralement 4 à 6 cycles successifs, indispensables à une récupération physique et mentale optimale.

Le Réseau Morphée est un réseau de santé français dédié à la prise en charge des troubles du sommeil. Il regroupe des professionnels spécialisés (médecins, psychologues) et propose diagnostic, suivi et éducation thérapeutique pour les patients, notamment en Île-de-France. L’accès se fait via une prescription médicale.

Dormir 7–8 h/nuit réduit de 30 % le risque de mortalité cardiovasculaire (UK Biobank, 2022).

Oui : dormir moins de 6 heures par nuit multiplie par 4 le risque d’attraper un rhume après exposition à un virus (Prather et al., Sleep, 2015).

Dormir moins de 6 heures par nuit augmente de 28 % le risque de diabète de type 2 (NIH, 2019).

*Références :

Les publications et études de références sur le sommeil et la santé

Webinaire Sommeil Nutri&Co - Benjamin Dariouch

INSERM. Sommeil : Faire la lumière sur notre activité nocturne. Novembre 2024.

Institut National du Sommeil et de la Vigilance. Tout savoir sur le sommeil

Vinicius S. Faria, Laura McManus, Anna Donnla O’Hagan, Brendan Egan. Effects of acute exercise or short-term exercise interventions on metabolic markers during experimentally-induced sleep loss in humans: A systematic literature review, Journal of Sport and Health Science, 2025.

Institut National du Sommeil et de la Vigilance. Comment le sommeil évolue avec l’âge ?

NIH - Chronic sleep deficiency increases insulin resistance in women, especially postmenopausal women

BMC - Diabetology & Metabolic Syndrome

Diabetes Care -Sleep Disturbances and Glucose Metabolism in Older Adults: The Cardiovascular Health Study

Rédigé par l'équipe Nutri&Co
Notre équipe scientifique est composée d'un Diététicien, d'un Docteur en Sciences de la Nutrition d'Ingénieur en Nutrition et Science des Aliments et d'un Naturopathe.

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