Ce qu'il faut retenir :
- Trois phases principales caractérisent le cycle du cheveu : pousse, transition, chute.
- La pousse (dite phase anagène) est la plus importante de toutes et peut durer jusqu’à 6 ans.
- La clé pour une phase de pousse solide : un follicule capillaire en bonne santé et actif.
À défaut d’espérer un jour comprendre ce qui se passe dans notre tête, vous êtes-vous déjà penché sur ce qu’il se passait dessus ? Selon les jours, ça peut être au moins aussi chaotique qu’à l’intérieur. D’ailleurs, nos voisins britanniques ne parlent-ils pas de “bad hair day” (“cheveux des mauvais jours”) pour décrire une journée où l’on est mal luné ?
Mais que se trame-t-il donc tout là haut ? Comment les cheveux poussent ? Pourquoi tombent-ils ? Pourquoi sont-ils plus ou moins beaux selon les saisons ? On vous embarque dans le cycle de vie de notre chevelure tant adorée.
Comment décrire nos cheveux ?
En plus des considérations de santé, les cheveux jouent un rôle identitaire primordial. Couleur, forme, apparence… On envoie un message avec sa coiffure, qu’il soit volontaire ou pas. Pour les femmes notamment, sans être trop cliché, les cheveux sont une préoccupation majeure. Pas étonnant quand on sait que ce critère de beauté ancestral fait partie du socle culturel commun à toute l’humanité.
Le caractère identitaire est aussi important pour les hommes : un chauve au crâne bien lisse n’envoie pas le même message qu’un homme au catogan soigné.
Mais revenons à nos moutons : hommes ou femmes, australopithèques ou sapiens, nos cheveux possèdent le même processus physiologique de croissance, et c’est lui qui va vous mettre sur la piste : allez-vous pouvoir soigner ce catogan ? Ou devoir miser sur un côté mâle dominant à la Bruce Willis ?
Le cycle du cheveu
C’est à partir des follicules, petites cavités intégrées dans le cuir chevelu, que notre cheveu prend sa racine. Il pousse alors pendant la majeure partie de sa vie, avant de tomber, laissant ainsi la place à un nouveau cheveu dans le même follicule. [1,2]
Première étape : La phase anagène (la pousse)
Dans des conditions physiologiques normales, environ 85% de notre chevelure est en phase anagène. Dans le follicule existe une partie à sa base, appelée la papille (comme un petit bourgeon), elle-même entourée par le bulbe (comme une enveloppe). C’est à ce niveau qu’a lieu la prolifération puis la spécialisation cellulaire : le cheveu pousse littéralement comme une plante ! Tout part d’un filament initial qui s'épaissit et se rigidifie pour former la fameuse kératine. On connaît tous cette protéine, et pour cause, elle représente juste 95% de leur structure, et fort logiquement 95% du marketing autour de leur beauté.
La durée de la phase anagène (2 à 6 ans tout de même), détermine la longueur du cheveu. Elle dépend essentiellement de la capacité du follicule à produire et à spécialiser des cellules : l’activité de celui-ci est donc déterminante !
Deuxième étape : La phase catagène (la transition)
Toutes les bonnes choses ont une fin et la pousse n’est pas infinie… Le follicule du cheveu passe alors en phase de régression, c’est-à-dire qu’il se détache de la papille pour rejoindre la surface du cuir chevelu. Il se prépare à hiberner. Cette phase est très courte : 2-3 semaines seulement.
Troisième étape : La phase télogène (le repos et la chute)
Pendant cette phase, plus rien ne se passe (repos bien mérité pour le follicule) et le cheveu finit par tomber. Environ 15% de notre chevelure se trouve dans cette phase. Après 3-4 mois, le follicule est réactivé grâce à la papille et repart pour former un nouveau cheveu tout beau tout neuf. On repart alors pour un nouveau cycle !
Et les poils alors ?
Bien sûr, dès qu’on parle cheveux, ressurgit LA question qui nous hante depuis notre plus tendre enfance : pourquoi nos poils ne sont pas aussi longs que nos cheveux ? C’est très simple : chez les humains, contrairement aux Wookies, les poils ont des cycles de pousse plus courts. C’est-à-dire que les phases anagènes ont des durées différentes selon les parties de notre corps : 10 mois pour la barbe, 3 mois pour nos jambes (youpi) [3].
Au delà des différences homme-femmes subsistent aussi des pilosités variées selon les personnes : qui n’a pas un oncle aux dos et aux épaules généreusement garnis ? En effet, certaines régions de notre corps sont soumises à une régulation hormono-dépendante et donc sexe-dépendante. Le fameux mythe serait donc vrai!? Plus de testostérone c’est plus de poils et moins de cheveux ?! [4]
Notre conclusion
Pour avoir de beaux cheveux, rien ne remplacera un follicule bien actif. Pour le booster, les solutions cosmétiques et nutraceutiques ont aujourd'hui fait leurs preuves dans des travaux cliniques [5]. Par contre, pour les poils sur les épaules de tonton, la science a malheureusement encore beaucoup de progrès à faire…
Publications
1. Alonso, L.; Fuchs, E. The hair cycle. J. Cell Sci. 2006, 119, 391–393, doi:10.1242/jcs.02793.
2. Blume-Peytavi, U.; Tosti, A.; Whithing, D.A.; Trüeb, R. Hair Growth and Disorders; Springer.; 2008; ISBN 978-3-540-46908-7.
3. Agache, P.; Humbert, P. Measuring the skin; Springer.; 2004; ISBN 3-540-01771-2.
4. Randall, V.A. Androgens and hair growth. Dermatol. Ther. 2008, 21, 314–328.
5. Beer C, Wood S, Veghte RH. A clinical trial to investigate the effect of Cynatine HNS on hair and nail parameters. ScientificWorldJournal. 2014;2014:641723. doi:10.1155/2014/641723.