Pourquoi le travail de nuit peut-il perturber le sommeil ?
La clef se nomme horloge biologique : un réseau de neurones situé dans l’hypothalamus qui synchronise température corporelle, tension artérielle et … sommeil de nuit. Quand l’exposition à la lumière artificielle éclaire un bureau à 03 h 00, le cerveau croit vivre un après-midi d’été. Il retarde alors la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil, et désynchronise la température corporelle minimale, normalement prévue vers 04 h 00. Ce désalignement réduit la quantité de sommeil obtenue en journée. La sommeil n'est plus aussi réparateur : la phase de sommeil profond est altérée et l’apnée du sommeil favorisée.
Fractionnement du sommeil : risques et conséquences sur la santé
Morceler ses heures de sommeil semble pratique quand on travaille de nuit, mais le manque de sommeil cumulé fragilise la santé.
Le manque de sommeil augmente :
- la fréquence des accidents du travail (+30 % entre 22 h et 06 h) ;
- les marqueurs inflammatoires, premiers jalons vers le diabète ;
- les problèmes de sommeil chroniques (insomnies, troubles du sommeil liés au poste).
Sur le long terme, les cohortes internationales pointent une hausse de 16 % des maladies cardio-métaboliques chez les travailleurs de nuit par rapport aux horaires diurnes. L’impact du travail décalé gagne donc la sphère cardiovasculaire, digestive, mais aussi psychique : anxiété, dépression et baisse du bien-être.
Le travail de nuit diminue-t-il l'espérance de vie ?
Les données consolidées sont sans appel : deux décennies de postes de nuit réduisent l’espérance de vie exempte de maladie de 3 ans chez les infirmières américaines. Des auteurs canadiens rapportent un sur-risque relatif de mortalité globale de 1,21 pour toute personne affectée en quart permanent. Les mécanismes ? Stress oxydatif, dérèglement hormonal, mais aussi consommation d’alcool plus élevée et moindre activité physique. Voilà pourquoi la santé du travail intègre désormais la notion d’horaires de travail soutenables.
Quel rythme prendre quand on travaille de nuit ?
Le mot d’ordre : stabiliser le rythme circadien malgré le décalage.