Nutrition

Carence en fer et anémie : kif-kif bourricot ?

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Ce qu'il faut retenir :

  • Anémie ne dit pas forcément carence en fer, et carence en fer ne dit pas forcément anémie.
  • Pour savoir si une anémie est liée au fer, il est nécessaire de doser hémoglobine et ferritine.
  • Durant la grossesse, 75% des anémies résultent d’une carence en fer.

Le raccourci est aussi commode que répandu : anémie égale carence en fer, et carence en fer égale anémie. Mais c’est oublier que l’anémie peut avoir d’autres causes, et qu’une carence en fer n’entraîne pas nécessairement une anémie... Un des exemples les plus connus est d’ailleurs celui de Marie Curie qui développa une anémie causée par l’exposition aux radiations. Souvent à l’origine d’une fatigue extrême, l’anémie se caractérise par une diminution du transport de l’oxygène vers les organes résultant d’un taux d’hémoglobine sanguin anormalement bas (1). Le fer étant un des facteurs clé de la formation et de l’activité de l’hémoglobine, on comprend aisément qu’un manque de fer peut causer une anémie. Oui mais voilà, l’anémie, c’est un peu plus complexe, sinon ce serait trop simple. On vous explique.

D'abord, pourquoi l'anémie au juste?

Nos globules rouges (ou « érythrocytes ») sont responsables du transport de l’oxygène vers les tissus grâce à l’hémoglobine, une protéine clé qu’ils contiennent. Et lorsqu’il y a anémie, les globules rouges sont logiquement en cause (2) :

  • soit on n’en produit plus assez,
  • soit on en perd trop.

On retrouve donc 2 principales causes d’anémie, avec pour chacune plusieurs cas de figure :

Défauts de production des globules rouges Pertes anormales de globules rouges
Anémie microcytaire : diminution de la taille des globules rouges qui deviennent moins efficaces.
Cas de figure : carence en fer, état inflammatoire, anomalie génomique (thalassémie)…
Anémie hémorragique : en réponse à des saignements importants qu’ils soient réguliers ou accidentels.
Cas de figure : cycles menstruels abondants, pathologie gastro-intestinale, intervention chirurgicale, accouchement avec complications…
Anémie macrocytaire : des globules rouges trop volumineux en raison d’une concentration sanguine trop faible en hémoglobine.
Cas de figure : régime alimentaire (carences en vitamine B12 ou en folate B9), mauvaise absorption des nutriments...
Anémie hémolytique : une destruction trop rapide des globules rouges.
Cas de figure : réaction auto-immune, présence d’une toxine ou d’une infection dans le sang. Elle peut aussi être due à une maladie héréditaire.
Anémie normocytaires, normochromes : manifestation de maladies chroniques, de troubles rénaux et de la moelle osseuse.
Cas de figure : états pré-leucémiques, aplasie médullaire, fibrose de la moelle ou en cas de cancer.

Ensuite, anémie ou pas : comment savoir ?

La bonne nouvelle, c’est qu’une simple prise de sang permet d’évaluer sa concentration en hémoglobine (Hb), et donc si on est anémié. Selon l’OMS, le taux normal d’hémoglobine doit être supérieur à 120 g/l de sang pour une femme non-enceinte et de 130 g/l pour un homme. Au-dessous de ces valeurs, c’est l’anémie ! On peut même directement lier le taux d’hémoglobine à la sévérité de l’anémie (3). Dans sa forme bénigne, elle peut être asymptomatique, alors que lorsqu’elle est plus grave, elle peut être accompagnée de fatigue, de vertiges, de sensations de froid ainsi que de pâleur du teint (4).

Stade de l'anémie Femme (hors grossesse)
Hb en g/l
Homme
Hb en g/l
Anémie légère 110-119 100-129
Anémie modérée 80-109 80-99
Anémie sévère <80 <80

L’anémie « par carence martiale » autrement dite : « par manque de fer »

L’OMS estime que 50% des anémies résultent d’une carence en fer (5). Mais pour savoir si une anémie doit être traitée par un apport de fer, il faut tout de même vérifier qu’elle ait bien pour origine une carence. Et ça tombe bien car c’est très facile ! Une simple prise de sang permet de doser la ferritine, marqueur biologique révélateur de l’état de nos stocks de fer. Une carence en fer non-anémique survient lorsque le taux de ferritine est compris entre 15 et 30 microgrammes/l. L’anémie par carence en fer est avérée lorsque la ferritine chute en dessous des 15 μg/l. Ainsi, il faut bien doser l'hémoglobine ET la ferritine si on veut confirmer une anémie et son origine ferriprive.
De façon générale, l’anémie et la carence en fer affectent essentiellement les femmes (adolescentes, femmes enceintes). En outre, des données montrent que 54 à 77% des Françaises enceintes sont touchées par un déficit en fer, tandis que 9 à 30% souffrent d’anémie (6).

Anémie, carence en fer et grossesse

Les femmes enceintes voient leur concentration en hémoglobine naturellement diminuée (7) et l’anémie survient lorsque celui-ci est inférieur à 110 g/l (3,9). Si elle peut être provoquée par un manque de vitamine B12 ou de folates, dans 75% des cas, elle provient bien d’un déficit en fer (8,9). L’ANSES estime que les femmes enceintes et allaitantes ont des besoins en fer augmentés par rapport à la population générale : 16 mg/jour au lieu de 11 mg/jour (10). Ainsi, le risque d’anémie ferriprive pendant la grossesse est accru (11). Formidable mécanique, le corps sait riposter et mettre en place des mécanismes d’adaptation (hausse de l’absorption intestinale du fer alimentaire, l’arrêt des menstruations). Mais bien que la Nature soit bien faite, cela n’est souvent pas suffisant...

Et la Nutra dans tout ça?

En conclusion, carence en fer et anémie sont souvent liées, mais pas systématiquement, et ce, d’autant plus durant la grossesse. Une fois le lien établi, pour tenter d’y remédier, on pourra commencer par se pencher sur notre alimentation et notre consommation de sources riches en fer. Mais en cas d’anémie sévère, nos repas ne permettent généralement pas de couvrir tous nos besoins… Ainsi, pour prévenir un déficit qui peut devenir carence, voire même anémie, on ne vous le rappellera jamais assez, la Nutra est là ! Différente des formules de fer classiques, notre Fer et sa Souche Lactique vise spécifiquement l’augmentation de l’absorption du fer alimentaire associée à une quantité de fer modérée pour éviter les troubles digestifs. Des folates, souvent recommandés aux femmes enceintes ou ayant un désir de grossesse, complètent notre formule pour que carence en fer et anémie ne perturbent pas cette période déjà riche en bouleversements.

Références

(1) Chaparro CM, Suchdev PS. Anemia epidemiology, pathophysiology, and etiology in low- and middle-income countries. Ann N Y Acad Sci. 2019 Aug;1450(1):15-31. doi: 10.1111/nyas.14092. Epub 2019 Apr 22. PMID: 31008520; PMCID: PMC6697587.
(2) Schümann K, Solomons NW. Perspective: What Makes It So Difficult to Mitigate Worldwide Anemia Prevalence? Adv Nutr. 2017 May 15;8(3):401-408. doi: 10.3945/an.116.013847. PMID: 28507005; PMCID: PMC5421119.
(3) OMS. Concentrations en hémoglobine permettant de diagnostiquer l’anémie et d’en évaluer la sévérité. VMNIS. https://www.who.int/vmnis/indicators/haemoglobin_fr.pdf
(4) OMS. Les maladies liées à l'eau: l’anémie. Url : https://www.who.int/water_sanitation_health/diseases/anemia/fr/
(5) WHO/CDC. Worldwide Prevalence of Anemia 1993-2005 WHO Global Data base on Anemia. Geneva, Switzerland: WHO Press; 2008. http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/43894/1/9789241596657_eng.pdf.
(6) Hercberg, S.; Preziosi, P.; Galan, P. Iron Deficiency in Europe. Public Health Nutr. 2001, 4, 537–545, doi:10.1079/PHN2001139.
(7) Sifakis S, Pharmakides G. Anemia in pregnancy. Ann N Y Acad Sci. 2000;900:125-36. doi: 10.1111/j.1749-6632.2000.tb06223.x. PMID: 10818399.
(8) G. Beucher a, E. Grossetti b, T. Simonet and al. Anémie par carence martiale et grossesse. Prévention et traitement. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction. Volume 40, numéro 3pages 185-200 (mai 2011)
(9) Anne Grandmontagne. Fer et grossesse : faut-il supplémenter systématiquement la femme enceinte ?. Sciences pharmaceutiques. 1997. dumas-01332267
(10) ANSES. https://www.anses.fr/fr/content/les-r%C3%A9f%C3%A9rences-nutritionnelles-en-vitamines-et-min%C3%A9raux#fer
(11) Anne Grandmontagne. Fer et grossesse : faut-il supplémenter systématiquement la femme enceinte ?. Sciences pharmaceutiques. 1997. dumas-01332267

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