RENCONTRE AVEC... EDOUARD, FONDATEUR DE NUTRI&CO
Quel collagène choisir ?
“Je vous explique en détails les techniques et critères à connaître pour choisir le meilleur collagène : un collagène efficace et de qualité”
Collagène, les 4 points à retenir :
- Le collagène est la protéine la plus abondante chez les mammifères, environ 30 % de la masse protéique totale de l’organisme.
- La diminution du collagène peut induire une perte d’élasticité et de fermeté de la peau avec apparition des rides et de ridules ainsi que des articulations plus rigides, des os moins denses et des risques de fractures augmentés.
- Les premiers effets d’une cure de collagène sont obtenus dès 8 semaines et se maximisent à partir de 3 à 6 mois en moyenne.
- Les critères de choix d’un collagène sont : la forme, la taille des peptides, le type de collagène, le goût, l’absence d’excipients, la source du collagène et le prix !
Le nombre de requêtes sur le collagène sur Google a été multiplié par 10 en 3 ans, ce qui reflète une tendance de fond sur ce produit ! Il est en train de s’insérer durablement dans le quotidien de beaucoup de Français, comme la Whey Protéine. Pourtant, le niveau de connaissance moyen sur cet ingrédient reste encore faible, même chez les marques qui la proposent à la vente.
Nous avons donc invité Fabienne à interviewer Edouard, le fondateur de Nutri&Co. On vous propose ainsi une interview riche en informations inédites, avec pour objectifs de vous donner les clés de compréhension de l’action du collagène et vous aider à choisir le meilleur produit. Attention, ce contenu est dédié aux initiés ou à ceux qui veulent le devenir. Bonne lecture !
Bonjour Edouard ! Aujourd’hui, nous allons parler du collagène, pour commencer peux-tu nous expliquer ce que c’est ?
Le collagène est une protéine structurelle essentielle qui se trouve dans de nombreux tissus du corps humain et des animaux. C’est la protéine la plus abondante chez les mammifères, représentant environ 30 % de la masse protéique totale de l’organisme.
Le collagène est composé de longues chaînes de protéines formées principalement d’acides aminés comme la glycine, la proline et l’hydroxyproline. Ces chaînes se regroupent pour former des fibres solides et flexibles qui fournissent structure et résistance aux tissus. Le collagène joue un rôle essentiel dans la peau, les os, les tendons, les ligaments, les cartilages et les vaisseaux sanguins, en assurant leur intégrité et leur élasticité.
Il existe au moins 28 types de collagène identifiés, mais les types I, II, III et IV sont les plus courants.
- Le type I est le plus abondant et se trouve principalement dans la peau, les os, et les tendons.
- Le type II se trouve dans les cartilages.
- Le type III est présent dans la peau et les vaisseaux sanguins.
- Le type IV forme des réseaux dans les membranes basales qui soutiennent les cellules.
Le corps produit naturellement du collagène, mais sa production diminue avec l’âge, ce qui peut entraîner des signes de vieillissement comme des rides et une peau moins ferme.
Des facteurs comme l’exposition au soleil, le tabagisme, et une alimentation pauvre peuvent accélérer la dégradation du collagène.
En résumé, le collagène est une protéine vitale pour maintenir la structure et la fonction des tissus du corps et son importance est particulièrement visible dans le contexte du vieillissement de la peau et de la santé des articulations.
Notre corps produit donc lui-même le collagène ?
En effet, le corps fabrique lui-même du collagène. Cette production se fait principalement dans les cellules spécialisées appelées fibroblastes, présentes dans le tissu conjonctif. Voici comment le processus fonctionne :
Le processus commence à l’intérieur des fibroblastes, où les acides aminés (principalement la glycine, la proline, et l’hydroxyproline) sont assemblés pour former des chaînes de précurseurs appelées procollagènes.
Ces chaînes subissent ensuite des modifications, notamment l’ajout de groupements hydroxyles (hydroxylation) à certains acides aminés, ce qui est essentiel pour la stabilité des fibres de collagène.
Une fois les chaînes de procollagène assemblées et modifiées, elles sont sécrétées à l’extérieur des cellules où elles se regroupent pour former des fibres plus solides appelées tropocollagènes.
Ces tropocollagènes s’assemblent ensuite en fibres de collagène plus grandes, qui fournissent structure et résistance aux tissus.
La production de collagène est régulée par divers facteurs, notamment les hormones, la nutrition et l’exposition aux rayons UV.
Par exemple, la vitamine C est cruciale pour la production de collagène car elle aide à stabiliser la structure des fibres par la formation de ponts entre les molécules.
Avec le vieillissement, la capacité du corps à produire du collagène diminue naturellement. Cela peut entraîner une réduction de l’élasticité de la peau, des articulations plus rigides, et des os plus fragiles.
D’autres facteurs comme le stress oxydatif, une mauvaise alimentation, et le tabagisme, ou la pratique de sports faisant intervenir de façon intense les articulations, peuvent également accélérer cette diminution.
Sait-on à partir de quel âge notre corps diminue cette fabrication de collagène ?
La production de collagène dans le corps commence à diminuer naturellement dès l’âge de 25 ans.
En effet, à partir de cet âge, la production de collagène commence à ralentir. Ce déclin est progressif, mais il devient plus notable avec l’âge.
Chaque année, la production de collagène diminue d’environ 1 % à 1,5 %, ce qui peut sembler insignifiant au début mais devient plus visible au fil du temps. À 80 ans, on a perdu environ 75% de son capital collagène.
Avec la diminution du collagène, la peau peut commencer à perdre de son élasticité et de sa fermeté, ce qui conduit à l’apparition de rides et de ridules. La peau devient mature, elle nécessite une attention particulière.
Les articulations peuvent également devenir plus rigides, et les os peuvent perdre de la densité, augmentant le risque de fractures.
Comme je l’ai dit, bien que la diminution soit une partie normale du vieillissement, certains facteurs comme l’exposition excessive au soleil (rayons UV), une mauvaise alimentation, le tabagisme, et le stress peuvent accélérer ce processus.
Des niveaux insuffisants de nutriments essentiels, comme la vitamine C, peuvent également entraver la production de collagène.
Si je résume, la réduction de la production de collagène commence généralement vers la fin de la vingtaine, et ses effets deviennent progressivement plus apparents avec l’âge.
Comment expliquer cette baisse de production de collagène avec l'âge ?
La baisse de production de collagène avec l’âge est un phénomène complexe influencé par plusieurs facteurs biologiques et environnementaux :
La diminution de l’activité des fibroblastes
Les fibroblastes sont les cellules responsables de la production du collagène. Avec l’âge, leur activité diminue, ce qui réduit leur capacité à produire des fibres de collagène. Les fibroblastes deviennent également moins nombreux et moins efficaces, ce qui affecte directement la quantité de collagène produite. D’après la science, cela explique 45% des 75% de diminution de collagène observée à 80 ans et plus. Les 30% restants viennent d’enzymes Métalloprotéinases Matricielles (MMP), qui ont pour mission de remodeler la matrice extracellulaire, quand on a une cicatrice par exemple. Ces enzymes vont découper le collagène et avec l’âge leur quantité augmente, notamment sous l'influence des UV.
L’accumulation de radicaux libres
Les radicaux libres sont des molécules instables produites par des processus métaboliques normaux, mais leur accumulation peut être exacerbée par des facteurs comme l’exposition aux UV, la pollution et le tabagisme. Ces radicaux libres provoquent un stress oxydatif, qui endommage les cellules et les fibres de collagène existantes, tout en entravant la capacité des fibroblastes à produire de nouvelles fibres
L’altération des enzymes responsables de la production
La production de collagène implique plusieurs enzymes, dont certaines deviennent moins actives ou moins disponibles avec l’âge. Par exemple, l’enzyme prolyl hydroxylase, nécessaire pour stabiliser la structure du collagène, peut être moins active, ce qui affecte la qualité et la quantité de collagène produit.
La réduction des niveaux hormonaux
Les hormones comme les œstrogènes jouent un rôle clé dans la stimulation de la production de collagène. Avec l’âge, en particulier chez les femmes après la ménopause, les niveaux d’œstrogènes chutent, ce qui diminue la synthèse du collagène. Les changements hormonaux peuvent également influencer la répartition des fibroblastes dans le corps, affectant leur capacité à produire du collagène de manière efficace.
La diminution de la circulation sanguine
Le vieillissement peut entraîner une diminution de la microcirculation dans la peau et les tissus, ce qui réduit l’apport en nutriments essentiels comme la vitamine C, nécessaire pour la synthèse du collagène. Moins de nutriments et d’oxygène atteignent les fibroblastes, ce qui ralentit la production de collagène.
Des modifications des fibres de collagène existantes
Avec le temps, les fibres de collagène subissent des modifications comme la glycation, où les molécules de sucre se lient aux fibres de collagène, les rendant plus rigides et moins fonctionnelles. Ce processus non seulement altère les fibres existantes, mais il interfère aussi avec la formation de nouvelles fibres.
Des facteurs génétiques
La capacité à produire du collagène et la vitesse à laquelle cette production diminue peuvent également être influencées par des facteurs génétiques. Certaines personnes peuvent avoir une prédisposition à une baisse plus rapide de la production de collagène en raison de leur héritage génétique.
La baisse de production de collagène avec l’âge est donc le résultat d’une combinaison de facteurs intrinsèques (comme le vieillissement cellulaire et hormonal) et extrinsèques (comme l’exposition aux UV et le stress oxydatif). Ces changements entraînent une réduction de la qualité et de la quantité de collagène, ce qui contribue aux signes visibles du vieillissement, comme les rides, la perte de fermeté de la peau, et la diminution de la densité osseuse.
Quoi qu’on fasse, on est donc condamné ?
Oui, mais on peut ralentir ce processus inéluctable ! D’abord tu l’as compris, attention à l’exposition au soleil et surtout crème crème crème on ne le répétera jamais assez !
Ensuite, il faut faire attention à la façon dont on pratique une activité physique. Il y a de très grands athlètes comme Ronaldo ou Djokovic qui ont une intégrité articulaire exceptionnelle pour leur âge et l’intensité sportive qu’ils ont développé, et puis tu as des sportifs comme Nadal qui ont mal partout. Il faut savoir s’écouter et se préserver, c’est très important !
Tu veux dire que Ronaldo et Djokovic ont un régime spécial collagène ?
Je sais qu’ils ont un régime spécial, mais je ne sais pas s’il est spécial collagène ! Ce qu’il faut savoir c’est que les aliments riches en collagène comme la peau de poulet ou de poisson, et les bouillons d’os sont plutôt boudés dans les diètes occidentales. Par ailleurs, le collagène natif est une grosse molécule composée de trois chaînes polypeptidiques enroulées en une triple hélice, formant une structure rigide et complexe. En raison de sa grande taille et de sa structure, le collagène natif est difficile à décomposer dans le système digestif. En effet, lorsqu’il est ingéré sous forme native, le collagène doit d’abord être dégradé par les enzymes digestives en plus petits fragments (acides aminés et peptides) avant de pouvoir être absorbé par l’intestin. Cependant, en raison de sa structure résistante, le collagène natif n’est pas aussi efficacement décomposé et absorbé que les formes hydrolysées de collagène. C’est pour cette raison que, d’après moi, la nutra reste la meilleure approche.
A-t-on un recul suffisant pour affirmer que le collagène en poudre est efficace ?
C’est clairement efficace ! Aujourd’hui le scientifique qui te dit que c’est un leurre est un type qui n’est pas tombé sur les bonnes études ou un détracteur par intérêt !
Il y a d’ailleurs un exercice simple à faire pour comprendre l'engouement scientifique sur ce produit et répondre à ceux qui disent que c’est prometteur mais qu’on manque encore de preuves. Tu vas sur le site PubMed qui est une banque qui référence tous les travaux scientifiques de la planète. Tu vas dans le moteur de recherche et tu tapes « créatine ». Pourquoi créatine ? Parce que c’est LE complément alimentaire le plus étudié au monde et qu’il y a un grand consensus scientifique sur ses bienfaits. Tu n’as aucun scientifique qui va te dire “bienfaits à confirmer”. Tu lances ta recherche et tu vas regarder le petit graphique en haut à gauche. Il résume année après année l’évolution du nombre de travaux sur la créatine. Je crois qu’actuellement tu as entre 1500 et 2500 travaux chaque année ! C’est monstrueux, il faut imaginer tout l’argent dépensé là-dedans. Si on ne trouvait pas un minimum de preuves, jamais ce graphique n’aurait pu monter aussi haut ! Ensuite tu fais pareil avec collagène et là tu vas trouver non pas 2000 études par an, mais 10 000 ! Et c’est en croissance permanente ! Tu peux aussi affiner ta recherche en mettant « collagene supplement » et comparer à « creatine supplement », je crois que tu as actuellement environ 250 études par an qui sortent ! La preuve que le collagène crée l’engouement !
Et sur le fait que le collagène n’est pas tant un produit de cure qu’un produit de prévention, quel est ton point de vue ?
Les travaux montrant une efficacité sur la prévention sont complexes et onéreux car ils se font sur des temps longs.
Pour l’heure, les travaux ont surtout été consacrés aux effets rapides du collagène en poudre, c’est-à-dire sur son effet visible sur la peau ou sur les douleurs des articulations. On a des résultats dessus puisque les premiers effets sont obtenus dès 8 semaines et se maximisent à partir de 3 à 6 mois en moyenne.
L’étude clinique idéale serait celle effectuée sur des jumeaux sur 30 ans ! Mais imagine le prix si tu veux plus de 100 sujets en double aveugle, randomisé ! Il y a peu de chance qu’une telle étude sorte un jour.
On en vient donc au fait que par les résultats de cure court terme qu’on obtient, il y a une forme de croyance qu’il est nécessaire d’adopter sur le long terme ! En somme, si ça marche un minimum à court terme, pas de raison de croire que ça ne marche pas à long terme.
Si on fait un focus sur les articulations, peux-tu nous dire en quoi le collagène est bénéfique ?
Le collagène est crucial pour la santé des articulations, notamment en maintenant l’intégrité du cartilage, en réduisant l’inflammation, en améliorant la mobilité, et en renforçant les tendons et les ligaments.
On sait que le collagène réduit le risque de douleurs articulaires liées à l’activité physique et le risque de tendinite, qu’il aurait des effets sur l’arthrose et la capacité à régénérer en partie le cartilage.
Tu utilises le conditionnel pour les deux derniers bienfaits, pourquoi ?
L'arthrose est une maladie, donc légalement je n’ai pas le droit d’affirmer que le collagène fait du bien. Et pour la régénération du cartilage, on ne connaît pas bien la mécanistique, c’est-à-dire comment le collagène ingéré entraîne cette régénération au niveau du cartilage.
Actuellement c’est le point faible du collagène, on sait que ça fonctionne, mais on ne sait pas bien pourquoi cela fonctionne ! Les études mécanistiques sont souvent plus complexes à mettre en œuvre et sont les plus scrutées par la communauté scientifique.
Si je comprends bien, on sait que le collagène marche, mais on ne sait pas pourquoi ?
On a des hypothèses, mais pas de grand consensus qui l’emporte.
Si on reprend l’exemple des enzymes MPP, en fait on ne sait pas bien expliquer l’augmentation de leur production. Certes le soleil l’accentue, mais il y a aussi l’absence de collagène. Moins tu aurais de collagène, plus tu aurais de MPP censées remodeler la matrice extracellulaire en fragmentant le collagène existant.
Il y a donc deux approches : d’une part les MPP augmentent parce qu’on a de moins en moins de fibroblastes, et de moins en moins efficaces donc produisant moins de collagène, et d’autre part le fait que les fragments de collagène produits par les MPP inhiberaient la production de collagène au sein des fibroblastes. Tu vois où je veux en venir : où est le début de l’histoire ? On ne sait pas ! C’est le serpent qui se mord la queue !
Et connaît-on le mode d’action des compléments alimentaires?
Le mécanisme d’action du collagène en poudre nécessite encore des recherches pour être bien compris, mais on sait déjà pas mal de choses :
- Les peptides de collagènes bioactifs ingérés stimulent les fibroblastes. Ceux-ci vont donc produire plus de collagène et également entraîner une division cellulaire des fibroblastes dont le nombre va augmenter.
- Il y aurait un effet sur l’étirement des fibroblastes, or on a vu que plus un fibroblaste est étiré au sein de la charpente extracellulaire, plus il est stimulé et donc plus il fabrique du collagène.
- Les peptides de collagène réduiraient la production d’enzymes MMP en cas d’exposition au soleil. Mais ce dernier point nécessite d’être approfondi. Peptides de collagène », « collagène fragmenté », quelle est la différence ?
La différence c’est qu’on ne se situe pas à la même échelle moléculaire.
Quand on regarde la façon dont est constitué le collagène, on a la protéine de collagène dans son intégrité, ou fibrilles de collagène qui sont constituées de 3 chaînes alpha elles-mêmes constituées de peptides, notamment des tripeptides.
Pour le collagène fragmenté, tu te situes au niveau des fibres et des fibrilles, mais pour les peptides de collagène, tu te situes à la première échelle tout en bas et à priori, les peptides stimulent les fibroblastes alors que les fragments les inhibent.
Y-a-t-il un lien avec les fameux Daltons qu’on voit souvent sur les pages produits ?
Oui, et tu fais bien de soulever ce point car on lit un peu tout et n’importe quoi à ce sujet. Les Daltons, c’est l’unité de mesure de la taille des morceaux de collagène.
La protéine de collagène entière ressort à 300 000 daltons, les fragments de collagène font de 250 000 à 20 000 daltons, les morceaux de chaînes alpha (ou peptides) vont de 15 000 à 250 daltons et en-dessous on passe sur les acides aminés.
Ce qu’on sait c’est qu’en matière de compléments alimentaires, l’organisme préfère les morceaux de collagènes sous les 10 000 daltons, car il les absorbe mieux. Ainsi les ingrédientistes proposent des collagènes dits hydrolysés, ou pré-digérés, qui correspondent aux bonnes tailles.
Au final, on peut même dire que plus tu es bas en daltons, meilleur c’est… enfin jusqu’à une certaine limite !
Quand tu dis « jusqu’à une certaine limite », c’est parce qu’aller trop bas ce n’est pas bon ?
Actuellement, tu as deux grades de collagènes hydrolysés qui dominent le marché :
- les 4000 Daltons de moyenne, efficaces sur des doses de 10 g/j pour les collagènes de type I
- les 2000 Daltons de moyenne, efficaces sur des doses de 5 g/j pour les collagènes de type I
Mais ce sont des moyennes, en fait dans un 2000 daltons, tu as une fraction qui descend sous les 300 daltons. Il faut d’ailleurs faire attention : sur les étiquettes il y a beaucoup d’abus. Il y a en effet une sorte de course marketing aux petits daltons et certaines marques avancent par exemple des produits à 300 daltons, sauf que quand on regarde l’étiquette et la liste des ingrédients, on remarque que c’est généralement une fraction qui est sous les 300 dalton, mais pas la totalité, donc attention sur ce point.
Il faut noter que les grades de 500 daltons sont en train d’arriver, mais qu’ils sont encore peu répandus et très chers. Nutri&Co travaille actuellement dessus.
Et je disais “jusqu’à une limite” parce qu’à descendre trop bas, tu passes à l’échelle de l'acide aminé, les constituants des tripeptides. Or il est plus intéressant d’apporter des tripeptides pour deux raisons :
- Tu limites leur utilisation par l’organisme à certaines filières dont notamment celle du collagène. Ce n’est pas le cas avec des acides aminés libres qui peuvent se retrouver dans la fabrication d’autres protéines que le collagène.
- Les bio-peptides ont une action de stimulation des fibroblastes que n’ont pas les acides aminés libres.
Tu parles de « collagène de type I », il existe aussi le type II, type III etc. c’est un vrai argument scientifique ou c’est juste du marketing ?
Il existe au moins 28 sortes de collagène différentes en fonction de la composition de la chaîne alpha. Le plus abondant est le type I qui représente environ 90% du collagène de l'organisme. On le retrouve partout : peau, tendons, cartilage, etc. Il y a aussi un autre collagène qui est spécifique aux cartilages, c’est le collagène de type II. Il est surtout présent sur la partie du cartilage la plus proche de l’os. Mais comme tu peux le comprendre, le type II est présent en plus petite quantité que le type I et on n’a pas besoin de dose similaire pour avoir une efficacité avec celui-ci.
En matière de collagène, tu as trois acides aminés importants : la glycine, la proline et l’hydroxyproline. Ce sont eux qui forment les tripeptides constituant les chaînes alpha. Toutefois, dans le type II, on retrouve parfois de l’hydroxylysine, lui donnant des propriétés différentes.
Le type I est vraiment fait pour la résistance à la traction. On le retrouve donc dans la peau, les tendons, et les os.
Le type II est fait pour résister à la pression et aux forces de compression. Il est efficace entre 250 et 1 gramme par jour en fonction de sa taille en Dalton.
Donc si tu donnes des morceaux de chaîne alpha issus de type I, tu as de fortes chances pour que tes fibroblastes fabriquent du type I. En revanche si tu donnes des morceaux de chaîne alpha avec de l’hydroxylysine, alors tu as plus de chance de stimuler tes chondrocytes et d’avoir du type II.
On voit bien d’ailleurs que l’argument qu’on rencontre souvent et qui dit “ je prends des protéines, je n’ai pas besoin de prendre du collagène car j’ai tous les acides aminés dont j’ai besoin déjà !” ne tient pas car dans une Whey, la proportion de tripeptides glycine-proline-hydroxyproline pour fabriquer du type I n’a rien à voir. En d’autres termes, avec de la Whey, tu ne forces pas la filière collagène. Par ailleurs, tu n’optimises pas l'absorption avec l'hydrolyse.
Chez Nutri&Co, on a fait le choix d’une formule polyvalente en couplant type I et type II.
D’où vient le collagène hydrolysé qu’on trouve dans les compléments alimentaires ?
Le collagène hydrolysé utilisé dans les compléments alimentaires provient généralement de sources animales, où il est extrait et traité pour être utilisé sous une forme plus facilement absorbable par le corps humain :
Collagène Bovins
Le collagène bovin est extrait principalement de la peau, des os, et des tendons de bétail. C’est l’une des sources les plus courantes de collagène hydrolysé, particulièrement riche en collagène de type I et III, qui sont essentiels pour la peau. Dernièrement le collagène bovin a été un peu boudé par les consommateurs pour deux raisons : les courants vegan qui ont mis en lumière certains types d’élevage peu respectueux de l'animal et des scandales comme celui de la vache folle qui reste encore dans toutes les mémoires. Il faut ajouter que certain cas d’allergies ont été relevés, même si cela reste marginal.
Collagène Porcins
Le collagène porcin provient de la peau et des os de porcs. Il est également une source importante de collagène de type I, souvent utilisé pour ses propriétés similaires au collagène humain, mais qui pour des raisons de contrainte religieuses n’est plus privilégié aujourd’hui.
Collagène Marin (Poissons)
Le collagène marin est extrait principalement des écailles, des arêtes, et de la peau des poissons. Il est prisé pour sa biodisponibilité élevée et sa composition riche en collagène de type I. Le collagène marin est souvent préféré pour des raisons religieuses ou éthiques.
Les coquilles d'œufs sont également une source intéressante, mais il s’agit de collagène natif donc non hydrolysé. Il ne s’absorbe donc pas très bien et aura plus une action sur l’inflammation de l'intestin.
Tu noteras qu’il n’y a pas de sources végétales. Il existe des précurseurs de collagène végétal, mais ce n’est pas du collagène à proprement parler puisque le collagène est d’une protéine du règne animal.
Quelle est la meilleure source de collagène alors ?
Hormis le collagène issu des coquilles d'œufs qui a un mode d’action spécifique et qui n’a pas pour premier objectif de passer la paroi intestinale, les autres collagènes se valent dans les grandes lignes quand on regarde la science. Après, chaque marque prêchera pour sa paroisse, mais quand on regarde les sources elles sont souvent vacantes.
À titre individuel, je pense que c’est plus une question de préférence personnelle, et le consommateur moyen nous dit qu’il préfère le collagène marin.
Et donc en matière de filières, c’est propre ?
Cela évolue beaucoup. Sur la coquille d'œuf, tu trouves aussi bien la filière un peu crasseuse qui vient du fin fond du Brésil que la filière 100% française.
Pour les poissons, tu as la pêche ou l’élevage. Malgré la mauvaise image de l’élevage, la filière s’oriente plus vers l’élevage car cela permet de diminuer les coûts de transport, d’assurer les approvisionnements dans un marché en hypercroissance et d’avoir une standardisation avec une ou deux espèces de poissons max, ce qui n’est pas toujours le cas quand tu dépends des coproduits de la pêche. Il existe aujourd’hui des labels qui permettent de s’assurer du bien-être animal en aquaculture.
Nutri&Co était jusqu’à présent sur un collagène type I marin issu de la pêche, mais face aux très gros problèmes d’approvisionnement qu’on a eu et à l’inflation, nous avons décidé de passer sur de l’élevage avec un label Friends of the Sea. Il y a un label d’élevage de poisson qui est encore plus dur, le BAP : Best Aquaculture Practices avec un système d’étoiles qui est en train de se répandre dans l’industrie. Nous sommes labellisés BAP à 4 étoiles !
Comment choisir la bonne formule alors ?
Je dirais qu’il y a plusieurs critères à prendre en compte :
D’abord, choisir un collagène en poudre ! Pourquoi la poudre ? Parce que faire rentrer les quantités dont nous avons parlé en gélules obligerait à prendre minimum 10 gélules par jour !! Donc une poudre à diluer est d’après moi le meilleur choix !
Ensuite les Daltons moyens. Même si le débat des daltons est en train d’évoluer au profit de la teneur en bio-peptides, il reste un indicateur pertinent. La plupart des marques ont soit du 2000 daltons soit du 4000 daltons, le 500 daltons commence à arriver, mais vous verrez que leur prix n’est vraiment pas le même ! Comme je l’ai expliqué, attention aux étiquettes trompeuses qui ne vont communiquer que sur une fraction du collagène pour mettre en avant un nombre plus faible de daltons, par exemple 300 daltons. Je recommande fortement d’avoir un trademark ou un collagène breveté car cela permet de s’assurer que les daltons annoncés sont les bons. Si sur l’étiquette tu as par exemple indiqué « collagène Naticol », Naticol étant le nom de marque de l’ingrédientisite, alors tu sais que c’est soit le 2000 daltons, soit le 4000 daltons de cet ingrédientiste comme il est indiqué sur son site. Si tu as une étiquette qui indique 500 daltons sans aucune mention de son trademark, alors c’est au petit bonheur la chance…
Après tu as l'importance d’avoir à la fois le type I et type II, surtout si on fait du sport : type I pour les tendons, les ligaments et pour aussi la peau, car quand on court on s’expose beaucoup au soleil, et type II pour les cartilages. Donc toujours vérifier qu’on a type I en bonne quantité et le type II !
On passe à l’organoleptique, c’est-à-dire le goût et la texture. D’après moi c’est le plus important, le collagène hydrolysé n’est pas bon du tout. Or, le consommateur cherche quelque chose d’agréable. Il faut donc un bon goût et une bonne dissolution, Malheureusement vous ne pourrez tester votre collagène qu’une fois acheté, mais c’est très important que l’aromatisation vous plaise car c’est un élément clé pour faire entrer le collagène dans son quotidien.
Il faut faire attention aux excipients controversés. Pour le collagène, je dirais que c’est surtout les sucrants : sucralose et acésulfame k et la liste des arômes. Chez Nutri&Co, nous avons fait le choix d’arômes naturels et d’avoir une tonalité sucrée via de la stevia.
Ensuite tu as la source : bovin, porcin ou marin et ce choix appartient à chacun.
Et enfin le prix. Un type I et type II se négocie difficilement sous les 30€ pour un mois de cure, surtout si les collagènes sont brevetés. Un type I seul pourra se négocier autour des 24/25€. Les collagènes sans aromatisation peuvent se trouver à 20/22€ pour 24 à 30 jours d’utilisation.
C’est quoi un collagène breveté ?
C’est un hydrolysat de collagène qui a fait l’objet d'études spécifiques. C’est le contraire d’un générique. Cela permet d’avoir une garantie de composition et sur un marché où on ne sait parfois pas ce qu’on achète, c’est un gage de qualité. Ce sont aussi des collagènes dont les filières sont systématiquement connues de A à Z, donc plus rassurant.
À quel moment conseilles-tu de prendre son collagène et faut-il l’associer avec d’autres ingrédients ?
Sur le moment de la prise de collagène, il n’y a aucun consensus scientifique donc c’est au bon vouloir de chacun. On peut toutefois penser que les tripeptides étant clés, prendre son collagène en dehors d’un repas évite d’avoir une compétition avec les autres peptides issus du bol alimentaire, mais ça reste à confirmer. Sur le fait de l’associer avec d’autres nutriments, le problème c’est que, en dehors de la vitamine C qui reste bon marché et qui est avérée comme étant un cofacteur du Collagène, l’ajout d’autres ingrédients fait rapidement monter l'addition. Or, le collagène doit être perçu comme une commodité du quotidien et doit garder un prix cohérent. En tout cas, c’est ma vision.
Et enfin est-ce que tout le monde peut en prendre ?
L’idéal c’est vraiment d’avoir une prise à partir de 25/30 ans, avant ça ne sert à rien. Je pense que les sportifs sont particulièrement concernés ainsi que les personnes qui s’exposent souvent au soleil !
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