Quel traitement naturel (ou non) est adapté à mon SOPK selon mes symptômes ?
Le SOPK est un dérèglement hormonal qui se traduit par des dysfonctionnements de l’ovulation et de l’hyperandrogénie associés majoritairement à une résistance à l’insuline. Toutes les femmes ne connaissent pas les mêmes manifestations au quotidien. C'est pour ça qu'il n'y a pas une solution, mais des solutions à adapter. Le traitement concerne uniquement l'atténuation des symptômes du SOPK et pas le syndrome lui même. C'est pourquoi il est important de bien les identifier pour apporter un réel confort.
Si j’ai des problèmes de cycle menstruel et ovarien, je dois prendre la pilule ?
Le premier signe du SOPK est une irrégularité du cycle menstruel, manifestation d’une mauvaise ovulation. Aussi dès l’adolescence, les professionnels de santé peuvent prescrire, en première intention, une pilule contraceptive (progestative ou oestroprogestative) afin de régulariser les cycles.
La pilule et le cycle menstruel en cas de SOPK
Cette option reste artificielle, superficielle, car ce ne sont pas de vraies règles consécutives à un cycle normal. En quelque sorte on fait croire aux corps des femmes qu’il se passe quelque chose mais c’est un leurre. Cet apport hormonal peut également être réalisé par la pose d’un stérilet (dispositif intra-utérin).
Les approches plus naturelles qui fonctionnent
L'inositol en première ligne
Plusieurs études montrent que l'inositol aide vraiment à réguler les cycles et leur fréquence. Le myo-inositol, c'est la forme qu'on trouve naturellement en grande quantité dans notre corps.
D'autres options à tester :
- Le gattilier : une plante qu'on utilise depuis longtemps pour réguler le cycle
- Bouger régulièrement : au moins 150 minutes par semaine (marche rapide, vélo, natation...)
- Gérer son stress : plus facile à dire qu'à faire, mais le yoga, la méditation ou la cohérence cardiaque peuvent vraiment aider
Quel traitement pour tomber enceinte avec le SOPK ?
Les problèmes d’infertilité représentent souvent eux-aussi une des premières étapes du diagnostic du SOPK. Le SOPK est la première cause d'infertilité féminine. L'infertilité est due à un trouble du cycle ovarien, qui peut être dissimulé par la prise de la pilule. Ce n’est qu’à l’arrêt du traitement contraceptif quand le désir de grossesse apparait que l’on se rend compte de cette infertilité due au SOPK.
Les solutions médicales à l'infertilité due au SOPK existent
Si vous êtes dans cette situation, plusieurs options s'offrent à vous :
- Stimulation ovarienne : avec du citrate de clomifène ou du létrozole pour forcer l'ovulation
- Drilling ovarien : une petite chirurgie par cœlioscopie pour percer les kystes
- FIV (fécondation in vitro) : quand les autres méthodes n'ont pas marché
- Insémination artificielle : dans certains cas précis
Les réponses naturelles pour lutter contre l'infertilité due au SOPK existent
Néanmoins en première intention, il est préférable d’opter pour une approche plus naturelle, non médicamenteuse et non invasive. L'inositol associé à l'acide folique et une meilleure hygiène de vie améliore nettement les chances de tomber enceinte naturellement. Des études montrent que ça peut améliorer la qualité des ovocytes et augmenter les grossesses spontanées.
Si j'ai de l'acné, hirsutisme, chute de cheveux : les traitements
L’hyperandrogénie clinique est l’une des manifestations majeures du tableau clinique du SOPK. La surproduction d’hormones mâles dont la testostérone provoque :
- de l’acné sévère,
- l’excès de pilosité du au SOPK
- l'apparition de poils sur des zones qui en sont généralement dépourvues chez une femme, comme le visage, les seins, le dos, l’arrière des cuisses (cas d'hirsutisme)
- ou à l'inverse, une chute des cheveux alopécie androgénique.
Les solutions naturelles pour les symptômes androgéniques
Le zinc joue un rôle clé dans l'équilibre hormonal. Des études ont montré qu'à 50 mg par jour pendant 8 semaines, il réduit l'hirsutisme et l'alopécie chez les femmes avec SOPK.
Pivoine et réglisse prises ensemble diminueraient les taux de testostérone dans le sang. Les études sont encore limitées, mais les retours sont encourageants.
L'inositol, encore lui, agit aussi sur l'acné en régulant l'insuline (1), ce qui indirectement freine la production d'androgènes.
Les traitements médicamenteux pour limiter les symptômes androgéniques
les contraceptifs oraux peuvent aider à réduire les taux d’androgènes,
La spironolactone est prescrits pour bloquer leur production (mais vraiment sous contrôle médical strict) ,
et enfin un dérivé de la progestérone (acétate de cyprotérone) peut être donné sous certaines conditions pour s’opposer à l’action de ces hormones mâles.
Pour tous ces traitements, l’avis d’un professionnel de santé est obligatoire pour écarter tout risque d’effets secondaires et indésirables.
En cas de soucis d'inflammation, prise de poids, de diabète
70% des femmes avec un SOPK ont une résistance à l'insuline. Leur corps ne gère plus correctement le sucre. Résultat :
- Prise de poids typique du SOPK, surtout au niveau du ventre
- Inflammation chronique qui s'installe
- Risques qui augmentent : diabète de type 2, hypertension, cholestérol qui grimpe, foie gras non alcoolique
Et en 2024, on a découvert d'autres risques : apnée du sommeil (il faut se faire dépister), problèmes cardiaques qui arrivent plus tôt, stéatose hépatique.
Comment manger pour calmer l'inflammation ?
D’abord, une bonne hygiène de vie et une alimentation anti-inflammatoire permet de limiter l’inflammation de bas grade et la prise de poids. Concrètement : consommer régulièrement des oméga-3 (huile végétales, poissons gras, oléagineux, graines de lin, œufs), faire le plein d’antioxydants (curcuma, thé vert, cannelle, gingembre, fruits) et ne pas oublier l'apport de fibres (céréales complètes, légumineuses, légumes).
Les compléments qui peuvent aider
L'inositol, en plus de tout ce qu'il fait pour les hormones et l'ovulation, améliore la glycémie, la sensibilité à l'insuline et le cholestérol (1 ; 2).
D'autres compléments intéressants :
- Chrome : améliore comment votre corps réagit à l'insuline
- Berbérine : son effet sur la glycémie est comparable à celui de la metformine
- Vitamine D : souvent en déficit chez les femmes avec SOPK
- Magnésium : aide pour l'insuline et l'inflammation
- NAC (N-acétylcystéine) : antioxydant puissant qui booste l'ovulation
La question du poids
Pour les femmes ayant un IMC supérieur à 25, la perte de poids (5 à 10 % de masse corporelle) est conseillée pour soulager les symptômes du SOPK. En revanche, pour les femmes dont l’IMC est inférieur à 25, la perte de poids n’engendre pas nécessairement d’amélioration.
Le recours aux médicaments destinés aux patients diabétiques peut être évoqué : ce sont la metformine (médicaments antidiabétiques oraux classiquement prescrits mais qui le seraient moins au profit du myo-inositol) et les analogues du GLP-1 (Wegovy, Ozempic, Mounjaro) dont l’utilisation doit être obligatoirement soumise à un avis médical.