Le SOPK, syndrome des ovaires polykystiques, est-il lié à la pousse excessive des poils ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche entre 6 et 13 % des femmes en âge d'avoir des enfants (WHO, 2025). Il représente aujourd’hui l’une des premières causes d’infertilité féminine et s’accompagne d’une constellation de symptômes : troubles du cycle, acné, prise de poids, résistance à l’insuline… et hirsutisme, c’est-à-dire une pilosité épaisse, foncée et localisée sur des zones dites masculines. Bien que les symptômes diffèrent d’une femme à l’autre, tant en fréquence qu’en intensité, l’hyperpilosité, qui plus est, mal localisée, compte parmi les manifestations les plus récurrentes en cas de SOPK. Plus de 70 % des femmes ayant un SOPK présentent ce symptôme, souvent parmi les plus visibles et les plus difficiles à vivre. Comment agir efficacement sans aggraver les déséquilibres hormonaux ? Même s'il n'existe pas de traitement pour le SOPK, il est possible d'apporter des solutions pour limiter les inconforts liés au SOPK.
Ici, il n’est pas question de quelques poils disgracieux. L’hirsutisme est un symptôme du SOPK qui se définit par l’apparition d’une pilosité dans des zones dites masculines, normalement dépourvues de poils chez les femmes telles que :
Et comme si ce n’était pas assez, les poils sont épais et drus. Impossible de ne pas les voir !
Ce symptôme est lié à une surproduction d’androgènes (hormones dites « masculines »), notamment la testostérone, produite en excès par les ovaires dans le cadre du SOPK.
Mais les recherches récentes montrent que les taux sanguins d’androgènes n’expliquent pas tout : l’intensité des poils dépend aussi de la sensibilité des follicules pileux à ces hormones (facteurs génétiques, origine ethnique, récepteurs androgéniques).
C’est pourquoi certaines femmes atteintes d'un SOPK ont beaucoup de poils, d’autres très peu — même avec des résultats biologiques similaires.
Cette pilosité excessive compte parmi les nombreux symtômes ou troublés liés au syndrome. Pour aider au diagnostic de SOPK par l’identification d’un hirsutisme, le score de Ferriman et Gallwey attribue une note de 0 à 4 aux neuf zones du corps hormono-dépendantes aux androgènes (1). Si la somme de ces notes est supérieure ou égal à 8, vous souffrez d’hirsutisme.
Lorsqu'on est atteint de SOPK on a :
Parmi les conséquences : la production excessive par l’ovaire de testostérone (hyperandrogénie).
La testostérone n'est normalement présente qu'en faible quantité chez les femmes. Sa forte présence peut conduire, dans le cas de ce syndrome, à de nombreux symptômes (du SOPK) comme les troubles du cycle ovarien, la résistance à l'insuline, la prise de poids, l’acné et l’hirsutisme. Parmi les femmes souffrant de SOPK, 70 % présente une hyperpilosité.
Une des actions de la testostérone est de stimuler la croissance des poils dans ces zones du corps androgéno-dépendantes. C’est pourquoi une femme avec un taux habituel de testostérone, ne présente pas de poils à ces endroits du corps contrairement à une femme souffrant de SOPK. A l'inverse, une chute de cheveux typique des hommes, l'alopécie androgénique, peut être constatée.
Les symptômes (hyperandrogénie, résistance à l'insuline, surpoids et obésité) sont connectés et liés entre eux. Ils peuvent sur le long terme stimuler la production d'androgènes et avec elle, le risque de maladies cardiovasculaires : diabète de type 2, hypertension artérielle, infarctus du myocarde, etc.
Sous ces airs inoffensifs, l'hirsutisme est un symptôme, pas une simple question esthétique. Il peut être particulièrement difficile à vivre pour les femmes. Certaines d'entre-elles déclarent avoir recours à un accompagnement psychologique pour gérer leur estime de soi et leur image. Heureusement même s’il n'y a pas aujourd'hui de traitement spécifique du SOPK, des solutions sont proposées pour atténuer et maîtriser les symptômes.
La technique d’épilation définitive au laser peut être intéressante car elle cible les follicules pileux en vue de leur destruction. Plusieurs séances d'épilation définitive sont généralement nécessaires pour assurer un résultat durable.
Par contre, certaines femmes et particulièrement celles atteintes de SOPK constatent une hypertrichose paradoxale qui se manifeste par une croissance de poils plus denses sur les zones visées par l'épilation définitive, et notamment au niveau du visage. D’où l’importance d’une prise en charge globale du SOPK en parallèle du laser.
Comme traitement du SOPK, des médicaments à visée hormonale sont prescrits par les professionnels de santé en première intention. Il s’agit de pilules contraceptives (contraception hormonale) ou de médicaments contenant des hormones féminines. Leurs effets anti-androgéniques permettent de diminuer les taux de testostérone et les symptômes inconfortables liés à l’hirsutisme. Mais des effets indésirables ont été relevés chez certaines patientes comme la prise de poids, l’hypertension, les céphalées ou encore les thromboses.
Les solutions naturelles, sans traitement hormonal, apparaissent alors comme plus sécuritaires et rassurantes dans un contexte déjà pesant.
En parallèle, l’alimentation a son rôle à jouer. Un régime alimentaire équilibré et varié, limitant les produits transformés et pro-inflammatoires peut aider à rééquilibrer les hormones en réduisant la quantité produite d’androgènes, et par conséquent à diminuer la pilosité excessive.
Les aliments à privilégier dans un régime anti-inflammatoire :
Une réduction de 5 à 10 % du poids peut :
L'amélioration de l'hygiène générale (activité physique, facteurs environnementaux) peut également influencer favorablement la production d'androgènes. Les entrainements combinés renforcement + cardio sont les plus efficaces pour réduire l'insulinorésistance, baisser la production d'androgènes et donc atténuer l'hirsutisme.
Certains actifs comme l’inositol font l’objet de nombreuses études scientifiques prouvant leurs effets bénéfiques dans la gestion au quotidien du SOPK, tant physique qu’émotionnelle, chez les femmes atteintes de ce syndrome. Dans des études récentes, le myo-inositol a montré une amélioration de la sensibilité à l'insuline, une baisse de testostérone libre, une diminution modérée mais réelle de l'hirsutisme dans certains cas. A l’instar du complément alimentaire le Myo-inositol, que nous proposons chez Nutri&Co.
Nos experts répondent à toutes vos questions.
Oui. Le SOPK n’est pas « seulement » un trouble de la fertilité : c’est aussi un syndrome métabolique. Il est associé à un risque accru de diabète de type 2, d’hypertension, de dyslipidémie, de maladies cardiovasculaires. Donc, un diagnostic et une prise en charge précoces peuvent réduire les complications à long terme.
Oui. Un hirsutisme important peut exister en dehors du SOPK, notamment dans le cas d’hirsutisme idiopathique, lié à une sensibilité accrue des follicules pileux aux androgènes, mais aussi en raison de causes génétiques, d’une hyperplasie surrénalienne non classique, ou encore comme effet secondaire de certains traitements médicamenteux (ex : corticoïdes, anabolisants, anti-épileptiques).
Il est possible d'enlever les poils dus au SOPK avec une épilation définitive au laser (attention à l'hypertrichose paradoxale). Les traitements hormonaux (pilules contraceptives) peuvent également limiter a pilosité. Des solutions naturelles (alimentation anti-inflammatoire, perte de poids ciblée, myo-inositol) peuvent être envisagées. Une Prise en charge globale associant hygiène de vie et suivi médical est dans tous les cas recommandée.
Voici des solutions ayant démontré leur efficacité :
La testostérone est une hormone androgène produite en excès par les ovaires dans le cas d'un SOPK. Elle stimule la croissance des poils dans les zones androgéno-dépendantes (visage, poitrine, dos). L'intensité dépend aussi de la sensibilité génétique des follicules pileux.
Publications et études
World Health Organization (WHO), 2025, Polycystic ovary syndrome — Fact sheet.
Annales d'endocrinologie, 2018, Méta analyse, Corrélation entre les paramètres biochimiques de l’hyperandrogénie et le score de Ferriman et Gallwey chez les patientes atteintes de syndrome d’OPK.
EM Consulte, 2025, Hyperandrogénie et hirsutisme
Lasers Surg Med, 2021-2023, Efficacy of diode and alexandrite lasers in hirsutism treatment
Endocrine Reviews, 2022, Hyperandrogenism and metabolic risk in PCOS: systematic review
Reproductive Biology and Endocrinology, 2023, nositol is an effective and safe treatment in polycystic ovary syndrome: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials
Stein I.F. & Leventhal M.L., 1935, Amenorrhea associated with bilateral polycystic ovaries. American Journal of Obstetrics and Gynecology, 29.
Dason E.S.et al., 2024, Diagnosis and management of polycystic ovarian syndrome. CMAJ, 196(3), E85–E94.
Inserm, 2019, Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) [Dossier thématique].
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