Quels compléments alimentaires sont interdits aux femmes enceintes ?

Complément alimentaire femme enceinte

Vitamines, minéraux, ou encore extraits de plantes, aujourd’hui, le marché des compléments alimentaires explose, et toujours plus de Français déclarent prendre régulièrement de suppléments alimentaires (source Synadiet). L’objectif ? Faire le plein de micronutriments qui apportent bienfaits et bénéfices, prendre soin de sa santé, pallier certaines carences alimentaires et éliminer certains soucis et petits inconforts du quotidien.

Plus de la moitié de la population française reconnaît avoir eu recours à un complémentaire alimentaire au moins une fois dans sa vie. L’on considère que près d’un adulte sur cinq en prend et que les femmes sont deux fois plus nombreuses à en consommer que les hommes (source Synadiet).

Les femmes enceintes ne sont pas en reste. Selon diverses études, près de 75% des futures mamans y ont recours au cours de leur grossesse. Pourtant, si certains compléments alimentaires peuvent s’avérer bénéfiques chez les futures mamans, d’autres sont à proscrire, voire à bannir, de son alimentation. Mais quels sont les compléments alimentaires interdits aux femmes enceintes ?

La gestation : des modifications physiques et physiologiques de l’organisme maternel

L’on ne vous apprendra rien en vous disant que le corps d’une femme subit de grands changements au cours d’une grossesse. Et pour cause, la gestation suppose le développement d’un fœtus au sein de l’utérus de la femme neuf mois d’affilée.

Les premiers changements, et ceux que tout le monde remarque sont d’ordre physique. Peu à peu, le ventre s’arrondit, la poitrine gonfle et l’on observe, dans certains cas, une prise de poids. Pourtant, la grande majorité des modifications physiologiques d’une femme enceinte passent inaperçues (et notamment aux yeux des hommes). Les nausées du matin ne sont pas les seules conséquences d’une grossesse.

Parmi toutes les modifications physiques de l’organisme maternel, l’on retrouve notamment des changements d’ordre cardiovasculaire (le débit cardiaque augmente de 30 à 40%), mais également immunitaire : les cellules du placenta commencent à sécréter un antigène qui empêche le système immunitaire de la mère à s’attaquer au fœtus.

Le système endocrinien et le métabolisme de la femme enceinte ne sont pas en reste. C’est même là où l’on observe le plus de changement. On constate ainsi une diminution d’hormones libres, et une sécrétion massive d’œstrogènes et de progestérones jusqu’à l’accouchement.

Le système digestif souffre, lui aussi, de modifications. Et pour cause : une femme enceinte doit, littéralement, se nourrir pour deux. Le métabolisme augmente et les besoins alimentaires et physiologiques de la future maman augmentent en flèche pour répondre aux besoins en nutriments et à la croissance du fœtus. D’ailleurs, certains minéraux et oligo-éléments stockés dans le foie ou les os de la femme enceinte peuvent être mobilisés pour cela. C’est ce dernier point qui pousse de nombreuses femmes enceintes à compléter leur alimentation via des compléments alimentaires.

Les besoins physiologiques et alimentaires d’une femme enceinte

Du fait même des nombreuses modifications physiques et physiologiques de l’organisme maternel, la future maman doit impérativement adapter son alimentation pour répondre à la fois à ses propres besoins nutritionnels et à ceux de son futur bébé. L’alimentation de la femme enceinte est alors chamboulée et il convient d’y faire attention pour que la grossesse se déroule pour le mieux.

L’équation est plutôt simple : au fur et à mesure que la grossesse avance, les besoins nutritionnels, eux, augmentent.

Pour cela, une femme enceinte devra augmenter progressivement sa consommation de protéines pour atteindre +10 grammes par jour au troisième trimestre de gestation. Ce besoin croissant s’explique par le fait que les protéines sont les principaux nutriments « bâtisseurs » des tissus du fœtus.

Cependant, nos habitudes alimentaires nous fournissent généralement trop de protéines et un apport excessif peut paradoxalement nuire au développement du fœtus.

Les femmes enceintes vont également avoir un besoin croissant de lipides et de graisses, qui apportent des vitamines au fœtus et qui permettent la formation du système nerveux du futur bébé.

À cela s’ajoutent les glucides et les sucres qui fourniront tout aussi bien une énergie immédiate et durable à l’organisme de la femme enceinte. Cependant, les dépenses énergétiques du fœtus étant faibles, l’augmentation de la consommation de glucides ne sera que très légèrement augmentée.

Le fer et le calcium sont les deux principaux nutriments dont les besoins augmentent considérablement à l’occasion d’une grossesse. On considère que le besoin en fer augmente de l’ordre de 70%, pour constituer la masse sanguine et les globules rouges du futur bébé. Le besoin en calcium peut, quant à lui, atteindre 1200 mg par jour alors qu’il se situe à 900 mg en temps normal. Le calcium est indispensable pour la formation osseuse du fœtus et pour préserver le capital osseux de la future maman.

Viennent finalement les vitamines et les oligo-éléments qui augmentent sensiblement tout au long de la gestation. Cependant, on considère qu’une alimentation équilibrée sera suffisante pour couvrir les besoins de la future maman et du fœtus, à l’exception de la vitamine B9 (ou acide folique) et de la vitamine D, qui peuvent demander une supplémentation au cours du troisième trimestre de gestation. Il en va de même pour l’iode.

Quels sont les compléments alimentaires interdits aux femmes enceintes ?

Si certains compléments alimentaires sont parfois prescrits au cours d’une grossesse pour faire face à certaines carences, d’autres sont scrupuleusement interdits, au risque de perturber la gestation et le développement du fœtus. Dans tous les cas, la prise d’un complément alimentaire pendant une gestation demandera l’avis d’un médecin ou les conseils d’un pharmacien.

Les compléments alimentaires stimulants : ginseng, guarana...

Tous les produits stimulants, toniques et excitants sont à bannir de son alimentation au cours d’une grossesse. Les produits excitants peuvent alors perturber le repos et le sommeil de la femme enceinte, mais aussi du fœtus. De la même manière, ils ont tendance à augmenter la pression artérielle et peuvent être source d’effets indésirables ou désagréables tels que des palpitations cardiaques, de la nervosité, de l’insomnie ou des irritations gastriques.

Exit alors les compléments alimentaires à base de guarana ou de ginseng. Thé et café sont également à exclure du fait même de leurs vertus stimulantes. Ils limitent l’absorption du fer par l’organisme (fer, qui, rappelons-le, est indispensable au cours d’une grossesse).

L’aloe vera

Si l’aloe vera est une plante aux très nombreuses vertus pour notre organisme, elle ne l’est pas forcément au cours d’une grossesse. Elle agit directement sur la digestion et les troubles intestinaux. Son latex possède alors de puissants effets laxatifs qui peuvent influencer l’absorption des nutriments par la femme enceinte lors de la digestion. Vous pourrez parfaitement vous passer de l’aloe vera le temps de votre grossesse et réserver sa consommation avant ou après celle-ci.

La maca

La maca du Pérou est une plante qui possède de nombreux effets bénéfiques sur la sexualité et sur la fertilité (aussi bien chez l’homme que chez la femme). Si elle est bénéfique pour notre libido, elle l’est cependant moins à l’heure d’une gestation. Ses effets sur le fœtus et la femme enceinte ne sont toujours pas connus avec précision. Le mieux à faire est donc de l’oublier.

Les algues

Nombreux sont les compléments alimentaires à intégrer dans ses ingrédients des algues. Si elles sont bénéfiques en temps normal, il convient d’être vigilant lors d’une gestation. En fonction du mode de culture, elles peuvent facilement accumuler des métaux lourds (plomb, mercure, etc.) qui peuvent présenter une toxicité pour le fœtus d’où l’intérêt d’avoir à disposition les résultats d’analyse de propreté.

La papaïne

La papaïne est une enzyme extraite de la papaye verte. Elle permet notamment de faciliter la digestion des aliments et de soutenir le fonctionnement du système immunitaire. Cependant, elle pourrait également stimuler la contraction de l’utérus et provoquer un accouchement prématuré.

Tout excès de vitamines

Si les vitamines sont indispensables à la formation du fœtus et à la bonne santé de la femme enceinte, une consommation excessive peut se révéler néfaste. Certaines études laissent penser qu’un excès de vitamines A ou de vitamine B peut être lié à une malformation du fœtus. Pour cette raison, les suppléments vitaminiques doivent être pris sous contrôle médical. Il convient d’éviter toute automédication. Voir aussi notre sujet sur les vitamines pour la femme enceinte à privilégier.

Les plantes et aliments déconseillés chez les femmes enceintes

Si la prise de certains compléments alimentaires est déconseillée chez les femmes enceintes, il en va de même pour certains aliments. Ne l’oublions pas, les compléments alimentaires sont des denrées alimentaires le plus souvent issues d’ingrédients naturels.

Voici notamment la liste des plantes autorisées dans les compléments alimentaires mais dont l’emploi est déconseillé aux femmes enceintes par mention obligatoire (arrêté du 24 juin 2014) :

  • Acacia de Constantinople, Arbre de soie
  • Aloe vera, Aloe ferox
  • Echinacée d’Inde
  • Théier
  • Canéficier, Cassier
  • Orange amer, Bigaradier, Oranger de Curaçao
  • Cyathula officinalis
  • Cyperus rotundus L.
  • Souchet rond
  • Bourdaine
  • Cascara, Écorce sacrée
  • Noix de Malabar, Noyer des Indes
  • Agripaume cardiaque
  • Magnolia officinal
  • Herbe aux chats
  • Cumin noir, Poivrette
  • Phellodendron de l’Amour, Arbre au liège
  • Rhubarbe officinale
  • Rhubarbe palmée, Rhubarbe de Chine
  • Séné d’Alexandrie
  • Fenugrec
  • Airelle, Airelle vigne d’Ida, Airelle rouge.

Mais alors, quelle alimentation pour une femme enceinte ?

En réalité, l’alimentation chez la femme enceinte doit se faire de manière naturelle. Certains aliments pourront alors subvenir aux besoins nutritionnels et physiologiques de la femme enceinte, comme c’est le cas des œufs, des poissons gras, des légumineuses, de l’épinard, des céréales ou des abats. Ces aliments possèdent de belles valeurs en fer, ce qui permettra de compléter les apports au cours de la gestation. Voir aussi notre sujet sur l’intérêt des oméga-3 pour la femme enceinte.

Le plus important est d’éviter toute automédication et de consulter son médecin en cas de problème au cours de la grossesse. La prise d’un complément alimentaire grossesse doit alors se faire sous le contrôle d’un médecin qui pourra alors mesurer avec précisions les carences en fer, en protéines, en calcium ou en vitamines.

Voir également les compléments alimentaires interdits aux personnes sous anticoagulants ici.




Rédigé par l'équipe Nutri&Co

Notre équipe scientifique est composée de Diététicienne et Docteure en Sciences de la Nutrition, Ingénieur en Nutrition et Science des Aliments, Naturopathe.

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